A propos de la burka : les disqualifiés de la République

A propos de la burka : les disqualifiés de la République

Mercredi 28 avril 2010, par Association pour une Constituante

Le port de la burqa est contraire aux principes républicains, martèlent le président du groupe UMP Jean-François Copé et le premier ministre François Fillon. Le président Nicolas Sarkozy considère quant à lui que « Le voile intégral n’est pas le bienvenu en France parce qu’il est contraire à nos valeurs » (discours devant le Congrès) et demande qu’on l’interdise. On peut partager ces préoccupations et l’idée d’interdire la burqa se discute légitimement. Mais comment peut-on oublier que le respect des principes républicains n’est pas à la carte ?

On aurait, par exemple, aimé que la classe dirigeante (droite et gauche confondues) se rappelle aux exigences des principes républicains lorsqu’elle a sciemment violé le premier d’entre eux : le suffrage universel. En ratifiant le traité constitutionnel européen (rebaptisé traité de Lisbonne) que les Français avaient rejeté en masse le 29 mai 2005, elle a gravement porté atteinte à la République. Ce véritable coup d’Etat s’inscrit dans une longue série d’attaques contre nos valeurs depuis plus trente ans.
La liste est longue. Quand le chef de l’Etat lui-même estime que le prêtre est mieux à même de transmettre des valeurs positives que l’instituteur, c’est la République qu’il attaque. Quand on ferme une école dans nos campagnes, quand on privatise la Poste, quand on préfère envoyer des policiers dans les banlieues plutôt que des instituteurs, c’est encore la République qui pâtit au travers des services publics.
Ceux qui brandissent aujourd’hui les principes républicains sont disqualifiés à le faire. La République ne se découpe pas en tranches. Nous voulons la République pleine et entière, pas un chiffon de papier que la classe dirigeante peut froisser ou déplier à sa convenance.