27 mai 1943 – 27 mai 2010

27 mai 1943 – 27 mai 2010

Jeudi 27 mai 2010, par J.M.

Le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) s’est réuni pour la première fois le 27 mai. Il est important de revenir sur cette date pour mieux mettre en lumière notre actualité.

Il s’agissait du 27 mai 1943 à Paris, au 48, rue du Four. Cette première réunion, allait donner lieu à la rédaction d’un programme républicain et social, le programme du CNR, mis en œuvre ensuite par de Gaulle, permettant de redonner vie à la République abolie par le régime de Vichy et l’occupation allemande.

C’est sous la présidence de Jean Moulin, alors délégué du Comité National Français que présidait de Gaulle, que le Conseil National de la Résistance inaugure ses travaux. Il rassemble, le 27 mai 1943, divers mouvements de la Résistance, et les principaux réseaux comme « Combat », « Franc-Tireur », « Libération Sud », « Libération Nord », « Ceux de la Résistance », et des centrales syndicales reconstituées dans la clandestinité, comme la CGT, ainsi que des partis politiques comme le Parti Communiste, le Parti Socialiste SFIO, les démocrates-chrétiens, les radicaux-socialistes, la Fédération République.
Aujourd’hui, que reste-t-il du programme du CNR adopté définitivement le 15 mars 1944 ?

Ce programme visait tout d’abord à établir un gouvernement provisoire de la République formé par de Gaulle pour « défendre l’indépendance politique et économique de la nation », assurer « l’établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel », « la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression », « la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères », et d’autres libertés tant individuelles que collectives, économiques ou profondément sociales, visant au bien commun et à l’égalité.

Le 27 mai 1943 est donc une date symbolique pour les républicains, quelles que soient leurs orientations partisanes. C’est une date d’union, de rassemblement, de combat mené dans la résistance pour rétablir la République.

Hélas, notre actualité et les contre-réformes actuelles, ne remettent pas peu en cause les propositions du Conseil National de la Résistance. Le 27 mai 1943 et le programme du CNR sont bafoués, démontés pièce par pièce. La résistance populaire est combattue par le libéralisme.

Sur le plan économique, la réunion du 27 mai 1943 avait, par exemple, rendu possible « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ».

Sur le plan social, c’est « le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail », « un rajustement important des salaires », « un plan complet de sécurité sociale », « la sécurité de l’emploi », et « une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours » qui sont également attaqués aujourd’hui par la classe dirigeante. Enfin, l’instruction des enfants est en crise, alors que la réunion du 27 mai du CNR avait prévu « la possibilité effective pour tous d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents ».

C’est au nom de la Résistance, des combats pour la République, qu’il faut à nouveau se battre aujourd’hui. Le rapprochement entre l’anniversaire du CNR et celui du référendum de 2005 n’est pas fortuit. Rassemblons-nous, ce 29 mai 2010, pour célébrer la souveraineté populaire.