My Alstom, your Paribas !

My Alstom, your Paribas !

Mercredi 9 juillet 2014, par Christian Berthier

My Alstom, your Parisbas !

On a le droit de ne pas se souvenir du « L’Etat ne peut pas tout » édicté par Lionel Jospin, premier ministre d’alternance sous la haute présidence de Jacques Chirac. Théorème en application duquel l’Etat se lava les mains , notamment, du sort d’usines françaises de Michelin, belges de Renault et privatisé, totalement ou partiellement, France Telecom, Air France, Autoroutes du Sud, Aérospatiale-Matra, Thomson-Multimédia, GAN, la CNP, RMC, le Crédit Lyonnais, etc, alors même que les traités communautaires obligent la mise en concurrence, mais pas que l’Etat ne puisse détenir d’entreprises du secteur concurrentiel !

Mais on reste incrédule devant la prétendue ignorance des négociations du Président d’Alstom avec celui de General Electric et devant la concomitance de la condamnation de Paribas, principal groupe financier français, point de chute de la crème de la crème de nos diplômés, aux États-Unis. Parisbas pris en otage, quelle était la vraie marge de négociation du gouvernement ?

Le gouvernement serait incapable de suivre avec précision l’avancement des négociations concernant des milliers d’emplois en France, la position concurrentielle, le capital financier et technique, les investissements, l’endettement, l’emploi de milliers d’ingénieurs des plus grandes écoles et la recherche d’Alstom ? Quel aveu d’impuissance, voire de dépendance !

Alors, vraiment le « l’Etat ne peut pas tout » de Lionel Jospin signifierait : « l’Etat ne peut plus rien du tout ! » vis a vis des entreprises étrangères.

Non content de priver les élus du peuple de toute initiative parlementaire, d’installer les préfets comme exécuteurs d’un « pacte » de rigueur sociale avec tous les moyens financiers de l’État, de contourner ainsi la réalisation des mandats des élus envers le peuple, le Président oublierait de solliciter les grands corps de l’Etat habilités à évaluer les restructurations industrielles d’intérêt national, social, financier et industriel !

A considérer les seules perspectives de débouchés, de la maîtrise des prix de revient, ce n’est pas aux USA qu’il faudrait rechercher le fiancé d’Alstom et le concurrent de Général Electric, mais en Chine ! Ceci pourrait-il expliquer cela ?

En Chine ou se trouve déjà sa principale usine de turbines à vapeur et ses principaux marchés ferroviaires et de production hydraulique, une main d’œuvre abondante et qualifiée, voire même des grandes écoles associées a nos propres écoles ! Et même une grande capacité de financement public et privé pour des projets en Asie, en Amérique latine et en Afrique !

Un « fait du prince » de plus qui isole ce dernier et souligne d’asservissement atlantiste de la Nation et l’urgence de l’élection d’une Assemblée Constituante souveraine qui remettra le peuple aux commandes d’un état redevenu le sien.