Les rapports malsains media/politique

Les rapports malsains media/politique

Mercredi 30 août 2017, par Anne-Cécile Robert

Jean-Pierre Raffarin, Henri Guaino, Aurélie Filippetti, Raquel Garrido deviennent chroniqueurs à la télévision ou à la radio.

Ces reconversions ne sont pas anecdotiques ; elles sont révélatrices de la profonde dérive de deux univers. Les politiques ne font plus de politique : ils communiquent. Les journalistes ne fournissent plus d’informations ; ils ne sont plus des contre-pouvoirs : ils relaient des messages politiques et se font les porte-parole des choix gouvernementaux.

Rien d’étonnant donc à ce que des individus puissent passer d’un monde à l’autre. En fait, il s’agit du même monde. Au quotidien, journalistes et politiques se tutoient, déjeunent et dinent ensemble, partent en vacances ensemble, voire vivent ensemble. Ce phénomène touche tous les partis, y compris ceux qui se veulent les plus hors système.

Du coup, plus personne ne tient son rôle : les journalistes perdent toute distance vis-à-vis des pouvoirs et n’informent plus ; les politiques s’occupent de leur image et ne représentent plus les citoyens. Une sorte de théâtre, loin des réalités, se construit sous nos yeux. Même les oppositions et les altercations peuvent être factices : après un échange apparemment musclé sur le plateau, on se tape dans le dos les coulisses.

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