Pour une Constituante, du débat au combat

Pour une Constituante, du débat au combat

Mercredi 5 septembre 2018, par Damien Loup

Après plus de douze ans d’existence, l’association pour une constituante a contribué à imposer dans le débat politique, sinon la nécessité de l’élection d’une assemblée constituante au suffrage universel, du moins l’idée selon laquelle la crise politique que nous traversons est avant toute autre chose une crise de la représentation, qui trouve ses racines dans la sclérose de nos institutions.

Cependant, il serait illusoire de croire que la simple progression de nos idées dans l’espace public suffise à permettre l’avènement du processus constitutionnel que nous appelons de nos vœux. Alors que la classe politicienne ne manifeste aucune velléité en ce sens, il nous faut au contraire développer aujourd’hui une véritable réflexion stratégique sur les moyens d’imposer l’élection d’une assemblée constituante au suffrage universel dans les années qui viennent.

A cet égard, si nous avons déjà pu affirmer qu’un tel projet ne pouvait, par hypothèse, résulter de l’élection à la présidence de la République d’un homme ou d’une femme providentiels (1), toutes les pistes de réflexion méritent d’être explorées. L’accélération de la déliquescence institutionnelle à laquelle nous assistons depuis la dernière élection présidentielle, la montée de l’autoritarisme en Europe et le reflux corrélatif de la culture démocratique des classes dirigeantes sont autant d’évènements qui nous invitent à répondre rapidement aux questions suivantes : comment, quand, avec qui imposer l’élection d’une constituante ?

Dans ce cadre, deux événements politiques nous semblent pouvoir constituer des points d’appui en ce sens qu’ils illustrent l’impasse institutionnelle actuelle et permettent de souligner, en creux, l’urgence de l’élection d’une assemblée constituante.

D’une part, la prochaine élection européenne : symbole de la duplicité et du caractère foncièrement non démocratique de l’Union européenne, l’élection du prochain parlement européen peut être l’occasion de mettre sur le devant de la scène qu’avant de se préoccuper d’un hypothétique peuple européen, il faudrait déjà reconstruire la souveraineté du peuple français (2).

D’autre part, le processus de révision constitutionnelle en cours : face à l’hostilité du Sénat, il n’est pas exclu que le chef de l’Etat décide de recourir au référendum pour faire approuver son projet de réforme. Ce serait là une occasion privilégié pour diffuser l’idée selon laquelle il faut remplacer ce vote par l’élection d’une assemblée constituante.

Plus que jamais, les turbulences politiques que nous traversons sont une incitation non à la résignation, mais à l’action. Parce qu’elle voit s’écrouler le cadre institutionnel moribond de la cinquième république plus vite que certains l’avaient prévu, la période contemporaine est riche d’opportunités. Plutôt que de maudire l’obscurité, mieux vaut commencer par allumer une lampe.

(1) https://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article1473

https://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article1468

https://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article1453

(2) https://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article843