Toujours la souveraineté

Toujours la souveraineté

Samedi 27 octobre 2018, par Jean-Claude Groc, Tribune libre

Nous entrons dans une période de turbulences engendrées par la fièvre électorale et chacun de nous sait pertinemment que la fièvre, lorsqu’elle est conséquente, entraîne des déraisonnements qui peuvent étonner ceux qui les écoutent.

Il ne vous a pas échappé que les mêmes qui encensent le "régionalisme", conspuent le "nationalisme" alors même que les deux concepts relèvent de l’attachement à un même lieu. Pourquoi ? Je l’ignore. Surtout que je constate que le "nationalisme" est de bon aloi en matière footballistique "On est les champions" scandent les supporteurs qui n’ont pas même posé un pied sur le terrain alors que ceux qui manifesteraient leur attachement à leur pays pour d’autres raisons sont voués aux gémonies.

Nous entrons donc dans des turbulences. Il semble qu’une part des raisons qui provoquent cette situation relève de l’usage "politique" des mots et tout particulièrement de l’usage du suffixe "isme" qui entraîne un sens péjoratif.

J’en arrive à me demander comment serait interprété, par les jeunes générations, la réplique concernant la marine française dans la partie de carte de Pagnol. Ce n’est là qu’une interprétation personnelle.

Pour parler sérieusement, il semble que "le combat politique" qui s’engage va s’articuler sur deux idées (si on peut ainsi dire), à savoir "nationalisme" et "progressisme" qui ont la particularité d’être interprétables de façon très "élastique". En effet, ces deux (appelons ça tendances") sont aussi creuses l’une que l’autre et aucune des deux ne me semble avoir un contenu susceptible d’engendrer une distinction suffisamment claire pour servir à la détermination d’une intention délibérée de voter dans un sens ou dans un autre. Il s’agit là d’une dérive dont l’utilité ne peut être que de masquer les choix qui devraient prévaloir à la décision. Comme disent nos jeunes contemporains : "une embrouille".

Or, si l’on ajoute à cela, l’escroquerie intellectuelle que représente un scrutin de liste pour une désignation personnalisée, nous devons nous attendre à des "surprises" bien que le résultat soit très prévisible.

Nous ne devons pas perdre de vue que, en toile de fond, nous aurons la perspective des "municipales" ce qui ne contribuera pas à la clarté de la situation. Nous pouvons, d’ores et déjà, avoir un aperçu du micmac qui est en préparation qui ne manquera pas d’obscurcir un peu plus la compréhension de la situation.

Face à ce grand charivari (c’est un euphémisme), il appartient aux gens de bonne volonté d’apporter leur concours pour que les choix s’expriment sur les vrais enjeux même si l’on ne pourra pas éviter que certains aient une opinion globale sur l’environnement politique qui consiste essentiellement à priver les citoyens de leur souveraineté. Pour s’en convaincre il suffit d’observer que la gent politique a galvaudé le mot peuple qu’il tente de ridiculiser en l’affublant du suffixe "isme".

Comment les citoyens peuvent-ils admettre d’être traités de cette manière ?

Non la défense des droits du peuple ne peut pas être qualifiée de "populisme". Il y va de notre souveraineté !

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