L'élection présidentielle et l'œuf de Christophe Colomb

L’élection présidentielle et l’œuf de Christophe Colomb

Mardi 18 août 2020, par André Bellon

Le pays marche sur la tête. La crise sanitaire a fait apparaître la situation catastrophique de notre économie et de notre industrie, l’accentuation des inégalités, la crise des relations sociales. Mais, pour la plupart des responsables, l’essentiel est l’élection présidentielle.

Tout, en France, est subordonné à cette échéance. S’agit-il finalement de changer quelque peu les choses ?

Examinons alors ce paysage politique qui rappelle surtout l’Illusion comique de Pierre Corneille ou, d’une autre façon, la Trahison des clercs de Julien Benda.

Dans ce qu’on appelle encore la gauche, François Hollande a fait savoir qu’il était disponible alors que personne ne lui demande rien.

Ségolène Royal, de son côté, affirme qu’elle a décliné nombre de propositions que personne, apparemment, ne semble lui avoir faites.

Jean-Luc Mélenchon prétend toujours vouloir prendre le pouvoir pour le rendre au peuple tout en hésitant quant à sa définition du peuple.

Le PS cherche avec difficulté qui soutenir.

Et plusieurs « penseurs », de Laurent Joffrin à Michel Onfray, créent de nouveaux mouvements dans la perspective de la fameuse présidentielle.

A droite, les Républicains ont du mal à se définir et à faire émerger un candidat, coincés qu’ils sont entre Macron et le Rassemblement national.

Les verts pensent aussi à la présidentielle et, de ce fait, leurs actions ne réservent souvent à l’environnement qu’une partie accessoire.

Le Rassemblement National reste le Rassemblement National.

Et Macron espère se faire réélire sur ces ruines faute d’adversaire.

Dure, la présidentielle !

Cette incapacité à remettre en cause la règle du jeu, à se situer en dehors du conservatisme de la présidentielle, voilà le symbole de la crise politique. Acceptons enfin de voir que la présidentielle ne peut en aucun cas être la solution car elle est le problème. La solution est comme le fameux œuf de Christophe Colomb qui ne voulait pas tenir droit tant qu’on n’en brisait pas la base : il faut remplacer l’élection présidentielle par l’élection d’une Constituante.

Recommander cette page