Sommes-nous coupables de faciliter la montée de l'extrême droite ?

Sommes-nous coupables de faciliter la montée de l’extrême droite ?

Mardi 29 septembre 2020, par René Polin

Militants du site « Pour une constituante », nous sommes heurtés par les dénis successifs de la démocratie représentative, par la centralisation du pouvoir monarchique actuel : nous sommes convaincus de la nécessité d’une constituante faite par le peuple et pour le peuple, à nos yeux seul souverain.

Ce faisant, que faisons-nous quand nous ne cessons de répandre le discours qui nous convient, à nous et à ceux qui veulent bien nous lire ? Sommes-nous véritablement à « l’écoute des couches profondes du peuple, des strates de population qui n’attendent de personne qu’on leur fasse la leçon ? ».

Les Médias, orientés vers le citoyen-consommateur, maniant le mensonge éhonté, le manque d’informations réelles, ne s’adressent qu’à ces « soumis volontaires » (la Boétie), fabriqués par conformisme ambiant. Reniant tout espoir d’être entendus, ou se contentant d’être « démocrates », dans le cadre d’un politiquement correct, à chaque vote, pour montrer à leurs voisins qu’ils sont de bons citoyens en votant, ils laissent un blanc-seing aux élus, qui ne représentent qu’eux-mêmes ou leur parti.

Pire encore, la présidentielle dont la légitimité ne sera que plus qu’inexistante, fera voter ceux qui votent encore contre un éventuel « lepenisme » au profit de Macron pour éviter l’extrême droite.

Le citoyen lambda, qui pense tout bas ce qu’il ne dit jamais à voix haute, n’étant pas responsable, ne fait que manœuvrer l’aiguillage qui conduit les trains vers Auschwitz… , sa déresponsabilisation étant largement travaillée par toutes les méthodes de la « persuasion clandestine » héritée du « de oratore » de Cicéron.

Question

En prônant la même attitude de vote au moment des élections ne devenons-nous pas coupables nous-mêmes de la montée de cette extrême droite ?

Chacun a un environnement, famille, collègues, amis, et les gens ont d’abord l’envie d’être écoutés, de s’exprimer avant même de recevoir tout message ; ils le manifestent pour beaucoup dans ces pseudo relations d’amis sur « face book » et autres.

Cela semble très idéaliste, mais j’ai un mal fou à rassembler des gens pour un Cercle qui marche. Tours est dans le plus grand des autismes de conscience politique : « Je ne fais pas de politique », « que puis-je faire tout seul ? ». « Au mieux je rejoins des associations « non politisées » pour « faire du social ».

Une fois écoutés, ils seraient plus sensibles à recevoir le message selon lequel il y a des possibilités et des actions pour le citoyen, y compris des textes de lois, comme le code de territorialité qui tombe en désuétude, pour ne prendre que cet exemple.

Une Idée à développer.

Parallèlement à nos discours, ne faudrait-il pas développer aussi un autre message complémentaire ?

Je crois qu’il est de notre responsabilité de faire comprendre autour de nous, dans notre vie quotidienne, que le citoyen peut lui aussi agir de la même manière. Chaque citoyen a un environnement.

Réintroduire l’écoute et le dialogue y compris avec ceux qui, écœurés, votent « extrême droite » à force d’avoir été rejetés de tout rôle de citoyen… La liberté fait peur, alors ils recherchent le Chef et ne savent pas que le pouvoir, c’est eux. Il n ‘est qu’à voir le film « le Conformiste ».

Rien n’est plus détruit par le Smartphone, l‘usage de l’informatique que les relations interpersonnelles, le dialogue, l’écoute de l’autre sans jugement, y compris des extrêmes dont il faut se rapprocher si j’en crois le fameux ouvrage « l’Art de la guerre » (Sun tzu).

Le dialogue est le meilleur moyen pratique de combattre nos égoïsmes, le meilleur moyen de vivre la démocratie. Il faut d’un commun accord aider à le rétablir.

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