Célébrer la souveraineté du peuple le 21 septembre 2021

Célébrer la souveraineté du peuple le 21 septembre 2021

Mercredi 22 septembre 2021, par Association pour une Constituante

Comme chaque année, l’Association pour une Constituante a été présente aux Tuileries en ce 229ème anniversaire de l’abolition de la monarchie. Nous publions ci-dessous les vidéos des interventions, par écrit l’intervention de Noura Mebtouche qui, étant empêchée, n’a pu la lire sur place.

Nous publions également en pièce jointe le texte d’André Bellon concernant les évènements autour du contrat des sous-marins en Australie, évènements qui posent avec force la question de la souveraineté populaire.

André Bellon

Anne-Cécile Robert

Gabriel Péries

Texte de Noura Mebtouche

Je suis allée me promener à Valmy début septembre à l’endroit où le République est née le jour de la victoire contre les prussiens et j’ai vu qu’on y parlait, au Mémorial consacre à la République française, de la souveraineté de la Nation française. Cette victoire contre une armée étrangère confrontée au concept de souveraineté remet les choses à leur juste place. Elle nous fait comprendre que quand on parle de souveraineté on n’évoque pas encore la différence entre souveraineté nationale et souveraineté populaire, une confrontation qui revient encore et toujours à l’esprit des Français cherchant à mettre en place une vraie représentativité oscillant éternellement entre le dilemme consistant à faire de la démocratie directe ou représentative et à l’inscrire constitutionnellement. Cela nous fait oublier que le vrai noeud du problème est d’abord la souveraineté en son sens le plus intime, celle qui désigne notre capacité à assurer une pleine maîtrise de notre territoire face aux forces étrangères… Valmy nous en donne une bonne leçon.

Une fois assurée cette maîtrise, la République Française en 1792, la République française a eu tout le lotir de s’organiser afin de faire régner la volonté populaire ou nationale et à réfléchir aux meilleures modalités à mettre en place pour assurer l’efficience des nouvelles politiques publiques censées remplacer celles de l’Ancien Régime.

Quel sens donner à l’éternelle réflexion, sur les bienfaits respectifs des souverainetés nationales et populaires, si la souveraineté d’un État sur son propre territoire n’est pas assurée ? Or, aujourd’hui même, il semblerait que celle-ci ait du mal à l’être tant les coalitions et groupes d’intérêt qui vont contre l’intérêt des Français et cherchent à faire de la France l’éternel serviteur de causes étrangères qui lui échappent ? Ce fut le cas lors de la guerre du Golfe en 1991 mais aussi en Lybie en 2011. Le Traité d’Aix la Chapelle signé en 2019 en est l’exemple le plus significatif. Il organise sous couvert de coopération franco-allemande en matière culturelle, mais aussi de défense et de sécurité, l’asservissement de la France à une puissance étrangère dans le domaine même, qui a fait d’elle une puissance qui comptait parmi les grands de ce monde grâce à son statut de puissance nucléaire et stratégique. Il y a lieu de s’inquiéter doublement tant du point de vue de la Nation que du peuple, tous les deux menacés par le tumulte qui risque de se produire si les choses ne s’arrangeaient pas. Encore faudrait-il que la première (la Nation), existe… Celle-ci a tant été galvaudée de partout portée aux nues, alors qu’elle était encore inconsistante ou maladroitement manipulée par quelques faux mais illustres grands hommes qui se sont servi d’elle pour se glorifier, qu’elle n’a plus aujourd’hui de voix pour parler. Quant à la voix du peuple la fameuse « vox populi », elle est encre davantage que la Nation conspuée, enterrée à mille pieds sous terre sous les ravages de la démocratie qui marche à l’audimat et le règne des multinationales qui tiennent lieu et place de gouvernement. On fait ainsi un constat brillant dans les braises qui n’en finissent pas de nous faire hésiter de mettre les pieds sur terre tant on a peur qu’elle nous les brûle. Il n’y a plus à l’heure qu’il n’est ni de Nation ni de peuple. Car il n’y a pas de projet collectif mais une somme d’intérêts individuels dont seuls ceux des plus privilégiés sont satisfaits ce qui est le contraire du pacte républicain, dont l’unique objectif est de faire vivre la nation en lui donnant un cadre Il serait alors bien malvenu de parler de souveraineté nationale ou populaire tant que les affaires de l’État ne sont pas prises en main de manière définitive et concrète par le peuple français lui-même, avec une nouvelle Constitution et un renouvellement de son personnel politique. C’est tout ce que l’on peut souhaiter lors de cet anniversaire commémoré aujourd’hui.

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En pièce jointe le texte d’André Bellon sur la situation géopolitique et la souveraineté

Documents joints