Vers un coup d'État fédéraliste

Vers un coup d’État fédéraliste

Mercredi 12 mai 2010, par Association pour une Constituante

« C’est une victoire de l’Europe », s’exclame Alain Minc après le « plan de sauvetage de l’euro » adopté par l’union européenne le 10 mai ; de leur côté, les habituels thuriféraires, Attali, Moscovici, etc, en appellent à plus d’Europe (« gouvernement économique », augmentation du budget européen). Le discours officiel se poursuit ainsi, ignorant tout, à commencer par les contestations. D’ailleurs, pour eux, la contestation est nuisible puisqu’elle fait peur aux marchés.

Ainsi, ceux-là même qui, à chaque étape de la construction européenne, ont poussé à la catastrophe actuelle, demandent aujourd’hui les pleins pouvoirs pour continuer. Aucune autocritique alors même qu’on serait en droit de s’inquiéter qu’une construction présentée comme si forte soit fragilisée par les difficultés d’un pays, la Grèce, qui ne représente économiquement pas grand-chose. Mais telle est la conséquence naturelle de la dérégulation mise en œuvre par les dirigeants durant les dernières décennies et soutenue par ceux qui demandent le pouvoir pour l’étape suivante. On remarque aussi que, à chaque fois, les peuples sont là pour payer les additions mais on n’envisage pas de leur donner un contrôle quelconque sur les plans adoptés ou les projets envisagés de « gouvernement économique ». Et s’ils renâclent comme lors du 29 mai 2005, on passe outre. Jusqu’à quand osera-t-on encore invoquer la démocratie ? La classe dirigeante continue de se parler à elle-même, de se faire peur, de se congratuler sans se préoccuper de sa représentativité.
On crée un drame, on suscite la peur, on se présente comme le sauveur. Ainsi en est-il des dirigeants européens. Voilà des années qu’ils mettent à bas la démocratie, la souveraineté populaire, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, au nom d’un libéralisme qui n’est que le cache sexe d’intérêts financiers de plus en plus minoritaires.
Nous sommes à un tournant historique. Jusqu’alors, nos sociétés étaient censées être régies par les principes démocratiques, les citoyens exerçant leurs droits de regard sur l’utilisation de ressources publiques et la volonté des peuples constituant le fondement des pouvoirs publics.
La construction européenne est l’instrument de la destruction de cette démocratie. Au nom d’un fédéralisme sans citoyens et de contraintes économiques qu’ils ont eux-mêmes créées, les dirigeants européens veulent une nouvelle étape dans la disparition des peuples et des nations dans un magma incontrôlable soumis aux seuls pouvoirs financiers.

En toutes hypothèses, une telle évolution ne saurait être acceptée sans l’aval des peuples concernés.

3 Messages

  • Vers un coup d’État fédéraliste

    Le 13 mai 2010 à 00:07 par Sylvie Rabatel

    L’état a galvaudé sans bruit le pouvoir régalien de battre monnaie, puis l’Europe se met en place par coups d’état successifs, le dernier en 2005, et maintenant le budget de la France se fera à Bruxelles. Mais heureusement, en 2012, on pourra encore élire Miss France.

  • Vers un coup d’État fédéraliste

    Le 11 janvier 2012 à 00:47 par Samarina

    De l’abstention dépend le succès des dirigent non représentatifs. Car si tout le monde vote on obtient un résultat réel indéniable. Avec une minorité votante il est bien plus facile d’obtenir, hypothétiquement, 51% de 30% de la population en age de vote. Les bulletins blancs sont ajoutés au compte du gagnant. Ce qui ne les dérange pas le moins du monde puisque ce vote de désaveux expire aux aurores.

    Ce système est en place parce qu’il fonctionne. Pour les élites ! Il leur permet d’usurper le pouvoir en nous faisant croire à nos pseudo-liberté de choix politiques. Jeux que nous avons joué jusqu’à l’ivresse. Mais aujourd’hui nous nous réveillons avec la gueule de bois, nos acquis, si durement obtenus, sociaux, politiques et autres disparus, subtilisés par une élite oligarchique qui ne se cache même plus tellement elle est sure de notre faiblesse et de sa puissance arrogante.

    Si le vote jouait en notre faveur, il serait immédiatement revu et corrigé, comme les retraites, la sécu, et autres. Il ne le sera...revue et corrigé...que lorsque nous cesserons de l’exercer.

    Sans la coopération qui transforme les électeurs en collaborateurs de ses maitres par le biais du vote, le système s’écroule de lui-même. c’est bien pour cela qu’il est "politiquement incorrect" de le dire.

  • Vers un coup d’État fédéraliste

    Le 18 décembre 2013 à 22:04 par Croa

    Alain Minc ferait mieux de rembourser la Sécurité sociale qui a dépensé, inutilement selon lui, des milliers d’euros pour son vieux père malade. Apparemment, il ne vomit toujours pas en se regardant dans la glace chaque matin au lever. Ou alors il ne se lave pas.

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