Les privilèges, il n'y a rien de tel !

Les privilèges, il n’y a rien de tel !

Mercredi 11 août 2010, par Anne-Cécile Robert

Presque tous les personnages publics célèbrent l’abolition des privilèges le 4 août 1789, les uns pour estimer qu’il n’y a plus de privilèges, les autres pour demander la destruction de ceux qui pèsent aujourd’hui sur la société.
Il est alors bien étonnant de voir un homme politique gêné par ce symbole.
C’est pourtant le cas de Jean-François Copé qu’on connaît généralement comme le champion de l’homme à l’aise. Interrogé par les auditeurs de France Inter, le 20 juillet 2010, sur la nécessité de célébrer l’abolition des privilèges, il expliqua qu’en 1789, « au nom de la pureté, on a fait du mal a beaucoup de nos compatriotes, on a fracturé la société et ça s’est terminé par une dictature ».
Si on comprend donc bien sa pensée, lutter contre les privilèges nuirait à la grande unité des Français. Alors unité autour de quoi ? Des privilèges actuels ? Des fortunes colossales qui côtoient la misère la plus atroce ? En somme, pour lui, tout ce qui remettrait en cause les incroyables privilèges serait porteur de division. Ajoutant que le 4 août 1789 appartenait à des « temps passés » (fine analyse), le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale a précisé que les Français devaient apprendre à être « fiers de la réussite des autres », rendant ainsi une sorte d’hommage cynique à la politique fiscale et sociale du gouvernement.
Cette pensée parfaitement aristocratique n’est, somme toute, que l’écho de celle de son chef que, pourtant, il affecte de ne pas trop aimer en général.
Rappelons-nous que le président Sarkozy, interrogé sur les salaires extravagants de certains patrons, répondit qu’on doit savoir payer la compétence. Mais, après tout, vingt ans plus tôt, interrogé sur le salaire mirobolant de Christine Ockrent, présentatrice du journal de la chaîne publique Antenne 2, François Mitterrand n’avait-il pas répondu : « elle le mérite ».
Passons sur les doutes qu’on peut nourrir sur les compétences en question. Mais est-ce à dire que ceux qui n’ont rien, qui sont mal payés ou qu’on conduit au chômage sont incompétents, qu’ils méritent leur sort ?
Finalement, on a bien raison de rappeler le 4 août. Pour le recommencer ?

1 Message

  • Les privilèges, il n’y a rien de tel !

    Le 9 août 2010 à 16:47 par pamphile

    Le recommencer... en mieux car la nuit du 4 août fut une hystérie collective dont les engagements ne furent pas toujours suivis d’effets.

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