La démocratie vue de la planète Sarkozy

La démocratie vue de la planète Sarkozy

Mardi 23 août 2011, par Association pour une Constituante

Toujours porté par le tropisme de l’équilibre budgétaire, d’ailleurs dicté par les instances de Bruxelles et se résumant à une diminution des dépenses publiques, Nicolas Sarkozy fulmine contre les opposants qu’il accuse de jouer contre « l’intérêt national ». Découvrant soudain l’option démocratie, il déclare que, si le Parlement, réuni en Congrès, ne veut pas soutenir son projet de constitutionnalisation de cette fameuse « règle d’or », ce sera au peuple d’en décider.

On pourrait penser, de prime abord, qu’il est alors question de soumettre la question à référendum. La chose ne serait pas en elle-même absurde, d’une part car la Constitution ne peut émaner que du peuple, d’autre part parce que les conséquences de la réforme en question seront importantes sur l’emploi, les entreprises et les services publics. Le seul étonnement serait que cette idée effleure l’actuel locataire de l’Élysée, qui avait, en février 2008, organisé la ratification du traité de Lisbonne contre la volonté populaire exprimée au référendum du 29 mai 2005. Mais en réalité, il n’est question, dans son esprit, que de demander à ce que le candidat qui portera cette proposition en 2012 (à savoir lui-même) soit élu : « Ce sera aux Français de trancher lors de l’élection présidentielle  », a-t-il ainsi déclaré.

Au-delà des jeux tactiques (rassembler les voies dites centristes sur sa candidature), une telle assertion pose une fois de plus la question fondamentale de la nature de nos institutions. Ainsi, le seul pouvoir légitime devient de plus en plus le Président qui, dans le contexte d’une élection fourre-tout, rallie d’avantage sur sa personne que sur son programme, avec toutes les ambiguïtés que cela comporte. Le Gouvernement n’est destiné, quant à lui, qu’à mettre en œuvre sa volonté et le Parlement à l’avaliser.

Depuis plusieurs années, l’Association pour une Constituante développe l’idée que les institutions sont la clef de la grave crise sociale et politique dans laquelle s’enfonce la France. Nicolas Sarkozy vient, bien involontairement, apporter de l’eau à notre moulin, même si le chemin qu’il indique est à l’opposé du nôtre.

1 Message

  • La démocratie vue de la planète Sarkozy

    Le 27 août 2011 à 18:28 par Robert HADJADJ

    « LA REGLE D’OR », N’EST PAS, COMME l’UMP ET LE PS VEULENT NOUS LE FAIRE CROIRE, QUE LE RETOUR A L’EQUILIBRE ET LA FIN DES DEFICITS, CE QUI EST LA FONCTION REGALIENNE DE NOS PARLEMENTAIRES ; MAIS AVEC CETTE LOI CONSTITUTIONNELLE, NOUS GRAVONS DANS LE MARBRE LA REMISE EN CAUSE DE L’INDEPENDANCE BUDGETAIRE DE LA FRANCE, COMMENT ?

    Par le fameux « Semestre européen » ; la nouvelle procédure de la Commission européenne qui vise à mieux coordonner les politiques budgétaires des pays européens en amont.
    Concrètement, la Commission publie ses prévisions économiques en janvier, les Etats soumettent leurs projets budgétaires en avril, la Commission les commente début juin et les Etats valident les recommandations de la Commission fin juin.

    L’UMP et le PS, continuent à s’asseoir sur le refus de la Constitution européenne par le peuple en 2005 lors du référendum !
    A présent, les français, toutes classes confondues, sont en droit d’exiger l’épuration éthique de la politique et la Convocation d’Etats Généraux pour l’élection d’une Assemblée Nationale Constituante.

    Robert HADJADJ
    Cercle de Montpellier pour une Constituante.

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