La nostalgie de la guerre froide

La nostalgie de la guerre froide

Lundi 8 juillet 2013, par André Bellon

La Lituanie s’apprête à assurer la présidence du Conseil de l’Union européenne pour 6 mois. C’est juste alors que, le 14 juin, les gouvernements des 27 Etats membres de l’Union européenne (UE) ont donné mandat à la Commission européenne pour négocier avec le gouvernement des Êtats-Unis la création d’un marché commun transatlantique appelé, en anglais bien entendu, TTIP : Transatlantic Trade and Investment Partnership.

La Présidente lithuanienne, Mme Dalia Grybauskaite, interpelée sur l’affaire des écoutes américaines, a estimé que cela ne saurait freiner un projet si important pour le commerce (et bien entendu la croissance et l’emploi –défense de rire-). Elle a même ajouté qu’il n’était pas question de demander des excuses aux Êtats-Unis, tout au plus des éclaircissements techniques, car, a-t-elle fait observer, « le choix du moment de ces révélations, qui ne sont pour l’instant que des rumeurs propagées par la presse, n’est pas l’effet du hasard (...), juste avant la date prévue du lancement des négociations d’une zone de libre-échange euro-américaine. Et le fait qu’Edward Snowden [le jeune Américain qui a révélé le dispositif de surveillance mondiale Prism] se trouve à Moscou incite à faire cinq fois plus preuve de méfiance ».

Elle a ajouté que toutes les manipulations sont possibles de la part de Vladimir Poutine à cause de qui « la Russie connaît moins de démocratie et moins de respect des droits de l’homme …N’attendez pas de ma présidence de l’Union que l’on critique nos amis américains ».

On croit comprendre que, dans sa vision des choses, l’affaire Snowden aurait pu être montée de toutes pièces par Moscou comme aux beaux temps de la guerre froide. En tous cas, le discours de Mme Dalia Grybauskaite n’aurait pas déparé à cette époque ! Espérons que cela ne présage pas la montée des affrontements. En tout, qu’on le veuille ou pas, cela nous engage.