L'Europe a faim, comment en est-elle arrivée là ?

L’Europe a faim, comment en est-elle arrivée là ?

Vendredi 13 décembre 2013, par René Chaboy, Tribune libre

René Chaboy publie ici un article qui ne manquera pas de susciter des réactions.

***



L’Europe a faim.

C’est une enquête réalisée en Grande-Bretagne qui vient rappeler que la crise est toujours bien présente dans de nombreux pays.

Une lettre envoyée la semaine dernière au « British Medical Journal » par une association de médecins fait état de l’accroissement alarmant du nombre de personnes hospitalisées pour malnutrition lire la suite

Comment l’Europe en est-elle arrivée là ?

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, le modèle agricole productiviste français s’est construit au sein de l’Europe pour devenir, d’après les spécialistes, un des plus performants de la planète. Voici 70 ans que ce modèle rivalise avec les agricultures mondiales pour produire toujours plus et plus vite tout en nécessitant une évolution de matériel toujours plus sophistiqué.

De ce point de vue, l’agriculture française a permis la vente considérable d’engins agricoles, de transports et de conservation alimentaire ( réfrigération, congélation et irradiation) conjuguée à une consommation croissante d’énergie fossile et nucléaire dans une chaîne alimentaire de plus en plus longue et multiple ( transports routiers, maritimes et aériens) .

La politique de nos élites a toujours été fière de présenter ce modèle de techniciens , d’ingénieurs , et de chercheurs conseillant les exploitants agricoles de France, en le subventionnant largement au sein de la CE . La science matérialiste est devenue cette nouvelle religion qui malheureusement n’a pas protégé notre pays des grands géants d’exploitations de la planète ( Chine, Brésil, Argentine …) lesquels aujourd’hui commencent à faire plier un modèle devenu archaïque par manque de créativité politique.

Ces nouvelles divinités d’une science tout puissante au service des lobbies industriels et de la production de matériel sont bien incapables de remplir le contrat d’ « éradiquer la faim dans le monde ».

Cependant cette science toute puissante ne manque pas de moyens de propagande pour diriger la consommation populaire en la leurrant constamment . Du point de vue des intérêts des grandes firmes industrielles, la réussite est totale, mais du point de vue des producteurs, commerces et consommateurs, ce modèle est un échec , puisqu’il conduit les trois pôles de l’économie réelle à l’esclavagisme.

Les cultes de conseil nutritionnel masque cet échec en vendant une publicité payée par tous les contribuables, et malgré une mort .annoncée depuis des dizaines d’années le système politico-économique agricole continue à perdurer.

"Manger mal et manquer de nourriture" est devenu aujourd’hui le résultat mesurable d’une œuvre d’un modèle vénéré depuis des dizaines d’années par des élites politiques sans que nous ayons réussi à coopérer pour l’inverser et reprendre nos droits des peuples à se nourrir, à se loger et se cultiver.

La question du choix :

Elle se pose entre une alimentation respectant la biodiversité de la vie ou
une alimentation modifiée génétiquement oubliant l’être humain. La misère frappant aux portes de l’ Europe confirme qu’elle n’est plus l’exclusivité des pays du Tiers monde.

Cette question du choix nous interpelle à devenir citoyens du Monde en plus de citoyens Locaux pour résister à la convoitise d’une science sans conscience qui pointe les manipulations génétiques comme fatalité d’une solution finale qui s’avèrerait tragique .

L’alimentation devient plus que jamais une culture de l’être humain au centre d’une conscience élargie à l’univers complexe dont nous ne sommes que des enfants apprenant à mieux le connaître . Le respect de la vie dans sa biodiversité et celui des cultures des peuples deviennent incontournables, si nous voulons ensemble, éviter de sombrer dans un mirage d’une science sans conscience voulant tout expliquer par des formules binaires.

Faut-il financer les recherches d’ une science sans conscience ou la culture de la biodiversité ?

Les humains ne sont pas des rats de 70kg

Chaque jour, plus de 220 hectares de terres agricoles disparaissent en France, soit l’équivalent de 4 exploitations ( http://www.momagri.org/pdfpresse/Chaque-jour-plus-de-220-hectares-de-terres-agricoles-disparaissent-en-France-soit-l-equivalent-de-4-exploitations-moyennes.pdf )

A cela s’ajoute le parcours du combattant du producteur ne souhaitant pas participer à l’empoisonnement massif des consommateurs 30 000 euros d’amende pour avoir refusé de polluer ! ( http://www.bastamag.net/article3560.html )

Même les écologistes ont voté la loi sur les contrefaçons ici , ils ne participent pas davantage à une écologie pratique citoyenne. La formation professionnelle de l’EELV ( dont on nous rabat les oreilles dans le milieu associatif sur-subventionné) est perçue dans cette vidéo comme des magouilles. cliquer ici

La disparition du patrimoine français lié à la gastronomie alimentaire se rénovant à partir d’une production en biodiversité que les partis politiques et la presse nationale se refusent à soutenir afin de réaliser une transition de bon sens mais courageuse est-elle devenue fatale ? Le développement continuel du chômage et de la précarité avec l’effondrement de l’économie basée sur les circuits longs polluants est-il devenu insurmontable ?

Les partis politiques au service d’une presse devenue l’outil des grands lobbies trahissent en permanence une classe paysanne espérant encore en ce système incapable de se réformer et oubliant que le changement ne se fera pas sans les médias numériques engagés travaillant gratuitement pour la bonne cause . La bonne cause alimentaire celle de servir les consommateurs de plus en plus nombreux : soucieux de l’avenir de leur pays , de la terre et de leurs enfants doit dépasser une réussite strictement personnelle et ne peut être centralisée uniquement par une corporation de producteurs et de partis célèbres , cette bonne cause s’ouvre à tous citoyens de bonnes volontés ajoutant leurs savoirs et savoir-faire diversifiés à une économie qui se cherche pour une transition de la spéculation vers la conscience .

La presse nationale devenue l’amuseur public n°1 ne manque pas d’idées pour servir les lobbies minoritaires au détriment de la cause commune économique de nos territoires. Rien d’étonnant à observer une France en plein naufrage dirigée par des minorités d’intérêts personnels donnant des jeux à la foule en oubliant la cause commune d’existence reliant le maximum d’êtres humains au droit à bien se nourrir.

Servir une économie réelle ou une science sans conscience ?

Voir la grande kermesse du téléthon ( http://www.sylviesimonrevelations.com/article-la-grande-kermesse-du-telethon-121477606.html )