Une Constituante, vite !

Une Constituante, vite !

Lundi 25 août 2014, par Association pour une Constituante

Les prises de position d’Arnaud Montebourg et Benoit Hamon, suivies par la démission du gouvernement, les luttes de pouvoir au sein de l’UMP, la démission de Jean-Luc Mélenchon de la coprésidence du Parti de Gauche, marquent cette rentrée politique. Nombreuses sont déjà les déclarations qui parlent d’une crise politique, feignant d’ignorer que la crise dure depuis longtemps déjà.

Car, si le système politique semble doté depuis des décennies d’une grande stabilité, c’est tout simplement parce que la légitimité de l’exécutif ne résulte que d’une élection particulière –la présidentielle-, donnant un pouvoir sans contrôle à une sorte de monarque électif. C’est aussi parce que le système européen détruit toute souveraineté populaire, ne laissant aux autorités nationales que le droit d’appliquer les orientations de Bruxelles, aux citoyens et à leurs élus que le droit de se soumettre à des obligations définies en dehors d’eux. Le phénomène est encore accentué, comme l’élection de Jean-Claude Junker à la tête de la Commission européenne l’a prouvé, par la tendance des groupes politiques européens à rechercher le consensus au détriment d’affrontements politiques pourtant bien normaux en démocratie. Où est alors la légitimité des élus ?

La vraie question politique aujourd’hui est celle de la démocratie. Dans un vrai système démocratique, les pouvoirs exécutif et législatif sont séparés et s’il y a solidarité gouvernementale, il y a aussi responsabilité de l’exécutif vis-à-vis du Parlement. Certes, si ce dernier principe est théoriquement en vigueur, chacun sait que les parlementaires de la majorité sont soumis aux diktats du Président, du gouvernement et du parti -l’ensemble des acteurs politiques l’étant par ailleurs désormais à une économie financiarisée sans contrôle - sans possibilité de contester sous peine d’être sanctionnés comme traitres.

La crise est donc bien celle du système politique et non celle créée par les agitations de tel ou tel. Les évènements économiques et sociaux lui donnent simplement plus de visibilité qu’auparavant. La sortie de crise demande de redonner sens à la liberté des citoyens et à la souveraineté populaire. C’est pourquoi nous demandons, depuis 2007, l’élection au suffrage universel d’une Assemblée Constituante en France. Celle-ci doit être l’expression de la dynamique collective des citoyens et non l’expression d’un parti ou d’un individu, quelle que soit sa valeur. Elle doit rassembler les démocrates autour d’un projet qui permet l’expression des aspirations sociales des citoyens. La survie même du pays et de nos libertés est à ce prix.

4 Messages

  • Une Constituante, vite !

    Le 25 août 2014 à 13:04 par Arnaud de Sède

    Il n’y a rien à redire sur la revendication d’un retour à la démocratie ni sur l’appel à une assemblée constituante, cependant il convient sans doute de ne pas confondre les causes et les effets. S’il y a en effet beaucoup à redire sur la constitution de la V° République dès ses débuts, on ne perdra toutefois pas de vue que la confiscation intégrale du droit des citoyens provient très largement des diktats européistes, certes implémentés avec zèle par les tenants de notre système national indépendamment de leur appartenance politique revendiquée mais foncièrement issus d’une conception despotique (et peu éclairée...) qui, elle, est parfaitement extra-nationale. La question européenne demeure donc, bien qu’elle soit toujours occultée, au premier plan de la crise et des agitations qu’elle suscite.

    • Une Constituante, vite !

      Le 3 septembre 2014 à 09:01 par Peretz

      L’idée d’analyser les causes et les effets des processus m’interpelle. Je m’y suis attaché dans le domaine économique. Par exemple les actions gouvernementales depuis des lustres pour diminuer le chômage ont toutes porté sur l’aide aux entreprises, avec le succès que l’on connait. Sous prétexte fallacieux que plus elles ont de moyens plus elles embaucheront. Evidemment les prémices c’est le pouvoir d’achat. Le fordisme (ciblé) est la vraie solution.

      Répondre à ce message
  • Une Constituante, vite !

    Le 25 août 2014 à 15:56 par Germinal

    Mais bien sûr, ce qui est dit là relàve du bon-sens ! Hélas tout contribue désormais à soumettre les esprits, à leur faire croire qu’ils ne comprennent rien et qu’ils doivent se laisser guider par les gens qui SAVENT !
    Le peuple a fini par perdre toute notion de démocratie, de souveraineté et même le bon-sens dont il était doté. On l’amuse, on le distrait, on craint qu’il s’intéresse de plus près à ce qui le concerne.
    Mais cela ne peut pas durer, les faits finiront bien par l’éclairer quoiqu’on y fasse.

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