L'appel du 18 juin 1940

L’appel du 18 juin 1940

Jeudi 18 juin 2009, par Gilbert Legay

Le 18 juin 1940 à 19 heures,
un général à deux étoiles pratiquement inconnu du grand public, mais au nom prédestiné,
lance à la BBC un appel que seuls quelques Français ont entendu.
Ce texte fut cité
par des quotidiens de régions non encore envahies par les forces allemandes,
mais, ironie de l’histoire,
il fut surtout connu par les journaux des zones occupées,
et par l’importance que lui accordèrent les services du gouvernement de Vichy
dans le seul but de le stigmatiser et de ridiculiser son auteur.
Le 19 juin, la BBC rediffusera l’appel à quatre reprises.

Alors que l’armée française est vaincue, le pays envahi et la population désemparée,
l’appel du 18 juin est un acte de foi dans le destin de la France.
C’est aussi un acte politique majeur, un appel au sursaut et à la résistance,
afin, comme le général de Gaulle le dira plus tard, de rétablir
« intégralement, toutes les libertés françaises et faire observer les lois de la République (…) par la restauration complète de l’intégrité et de l’unité nationales ! » [1].

Que serait devenue la France en 1945, sans la dynamique engendrée par cette appel ?...
Sans doute, une simple province d’un grand empire économique
dominé par le modèle américain, une entité vassalisée par ses libérateurs.
C’est à Charles de Gaulle et à son appel refondateur
que la France doit d’avoir conservé la maîtrise de son destin.
Ce destin est maintenant menacé par les entreprises
des « créateurs de mythes » [2], politiques ou technocrates,
qui veulent diluer la France et la République dans une Europe sans âme,
vouée à la rentabilité, ouverte à la circulation des capitaux
et soumise au dogme de la « concurrence libre et (soi-disant) non faussée »….
Cette Europe libérale
détruit les services publics, les services d’éducation et de santé, conteste la laïcité
méprise les travailleurs et le droit au travail ;
elle tourne le dos à l’Europe des Etats-nations que Charles de Gaulle avait imaginée,
objectif qu’il faudra réactualiser…
Et le plus tôt sera le mieux !

2 Messages

  • L’appel du 18 juin 1940

    Le 18 juin 2010 à 13:26 par J.G.

    Le 28 octobre 1966, lors d’une conférence de presse à l’Elysée, De Gaulle –comme d’habitude- fut visionnaire. Il déclara : "Ainsi certains, s’exaltant au rêve de l’Internationale, voulaient-ils placer notre pays, comme eux-mêmes se plaçaient, sous l’obédience de Moscou. Ainsi d’autres, invoquant, ou bien le mythe supranational, ou bien le péril de l’Est, ou bien l’intérêt que pourrait trouver l’Occident atlantique à unifier son économie, ou bien encore l’utilité grandiose d’un arbitrage universel, prétendaient-ils que la France laissât sa politique se fondre dans une Europe fabriquée tout exprès, sa défense dans l’O.T.A.N., sa conception monétaire dans le Fonds de Washington, sa personnalité dans les Nations Unies, etc. Certes, il est bon que de telles institutions existent et nous pouvons avoir quelque intérêt à en faire partie, mais si nous avions écouté les apôtres excessifs, ces organismes où prédominent – tout le monde le sait – la protection politique, la force militaire, la puissance économique, l’aide multiforme des États-Unis, ces organismes n’auraient été pour nous qu’une couverture pour notre soumission à l’hégémonie américaine. Ainsi la France disparaîtrait, emportée par les chimères".

  • L’appel du 18 juin 1940

    Le 17 janvier 2011 à 11:53 par Jacques Chopineau

    Je ne sais si le peuple français se réveillera de cette torpeur qui l’englue. En tout cas, né français, je mourrai français. C’est ainsi. L’Europe était un beau projet, mais ce qui se met en place sous ce nom est une caricature... dont il importe de sortir ! Une Europe des nations, seule, donnerait aux nations européennes d’être ce qu’elles sont, depuis des siècles !

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