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LE TIRAGE AU SORT : UNE CHIMÈRE

7 juin 2011, 17:12, par Peretz

Je reprends un dicton populaire qui est donc celui du bon sens : qui se ressemble s’assemble dit-on. Or une assemblée rassemble ceux qui ont le plus de choses en commun dans un objectif commun. A mon avis, se pose la question philosophique fondamentale : comment passe-t-on de l’individu au collectif ? Comment et à qui faire confiance pour qu’un membre de cette collectivité puisse se servir d’une partie de mon ego souverain sans mon autorisation explicite, qui ferait que je sois sûr qu’il ne fait pas d’erreur en décidant à ma place ? C’est le cas quand dans ce collectif qu’on appelle Assemblée nationale ce ne seraient plus des représentants dûment élus qui siègeraient. Certes, avec le suffrage universel comme moyen, ce n’est pas la panacée car le contact et la similitude que j’ai ressentis à un moment, disons en période électorale, ne permet pas de penser qu’une fois dans sa position de représentant, il agira exactement comme je l’aurai fait si j’avais été directement à sa place. On peut seulement l’espérer, si l’on a vu suffisamment d’éléments qui concourent.

Espérer qu’un autre membre de la collectivité me ressemblerait suffisamment grâce à la loi des grands nombres, celle du tirage au sort, qu’il est dans l’hémicycle, mais je ne sais pas où, je ne sais pas qui est effectivement un pari. Je vais donc me désintéresser de ce qu’il fait puisqu’il est seulement issu du hasard, pourquoi pas comme le dit un autre commentateur, d’origine divine.Ce qui était peut-être le cas à Athènes ou le sort était lié aux dieux, à une époque où la loi des grands nombres n’existaient pas. C’est donc pour une question philosophique que je refuse une certaine incertitude qui remplacerait une précédente incertitude. Je ne veux pas que le hasard décide à ma place. Accepter une délégation de souveraineté est délicat : s’agissant d’établir d’un choix entre deux systèmes l’un électoral, l’autre mathématique donc abstrait, je préfère le premier, quitte à le perfectionner. Mais c’est une affaire de conviction donc de subjectivité. Je ne crois pas que mon ami Etienne avec qui j’en ai déjà discuté arriverait à me convaincre plus maintenant qu’auparavant.

Dans un pays comme la France, ces sensibilités ne peuvent pour des raisons historiques trouver dans le bipartisme une correspondance suffisante à aux différentes sensibilités politiques. Ce qui est probablement à la base de l’abstentionnisme. Or actuellement, le pouvoir est dévolu à l’un ou l’autre des grands partis, devenu oligarchique qui est soit à gauche, soit à droite, pour différentes raisons qui tiennent au système électoral et à la constitution. Ce qui explique les frustrations de pas mal de nos concitoyens et même d’autres pays si l’on en croit le slogan espagnol « la vraie démocratie maintenant ».

Ceux qui prônent le tirage au sort veulent passer au-dessus de cette déviation. Ce qui semble facile en effet. Ce qui suppose de ne pas tenir compte des partis politiques. Mais alors dans une assemblée tirée au sort, qui pourra me dire que je vais rencontrer une personne suffisamment proche de ma sensibilité si complexe, capable de prendre à ma place des décisions importantes dans une vision qui est la mienne ? Je le conteste formellement. Je demande donc au moins un agrégat de ressemblance qui pourrait tenir à mon parcours professionnel, à mon éducation, à ma position sociale. Mes chances de trouver un ou une « correspondant (e) » seraient accrues. Certes notre démocratie n’est pas celle que beaucoup aimeraient. Mais cela tient en partie au fait que la France est un pays très divers de par son histoire. De là à reproduire cette diversité dans une assemblée tirée au sort, c’est aussi, comme dit Jean-Marc, à mon avis, une fausse solution. Une nouvelle constitution, un nouveau système électoral devrait y parvenir. C’est jamais parfait, mais c’est un système politique, alors que ce que préconise mon autre ami, Etienne, est un système « a-politique » qui comme toute notre civilisation, va dans le mur d’un soi-disant modernisme. Louis « un vieux qui assume son « ringardisme » en espérant montrer aux plus jeunes, comme Etienne, comment l’éviter ».

Voir en ligne : Tirage au sort

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