Le marronnier de Marine Le Pen
Mercredi 18 février 2015, par
Le marronnier de Marine Le Pen
« Les institutions de la Ve République sont tout à fait aptes à exprimer la démocratie pour le peuple français » estime Marine Le Pen, interrogée à l’Assemblée nationale par la presse parlementaire ce mercredi 18 février 2015. Pour elle, l’idée de VIe République est un « marronnier », c’est-à-dire un de ces sujets sans importance qui reviennent périodiquement dans le débat public pour distraire l’attention des électeurs. La présidente du Front national n’y voit rien à critiquer, tout au plus trouve-t-elle que l’Assemblée nationale représente mal son parti qui mériterait, selon elle, d’y disposer de « 150 députés ». Elle ne se montre pas non plus choquée « en soi » par l’usage de l’article 49-3 de la Constitution auquel elle n’exclut pas d’avoir elle-même recours si elle accède au pouvoir. Avec des positions telles que celles-ci, le Front national révèle sa nature autoritaire ; il confirme que ses discours sur la souveraineté du peuple ne sont que des outils tactiques, des arguments de tribune sans conséquence.
En considérant que nos institutions ne posent aucun problème politique, Mme Le Pen confond la République avec le bonapartisme. Elle nie surtout la nécessité de refonder notre démocratie et l’impératif de reconstituer le peuple en tant que corps souverain. Son attitude est cohérente avec la défense des intérêts du Front national qui, comme tous les partis actuels, défend son existence et son positionnement dans le jeu politique.
L’élection d’une Constituante au suffrage universel en France est devenue un enjeu central pour l’avenir de notre nation. Elle seule permet de sortir du jeu délétère des partis et des manœuvres électorales. Elle seule permet de dépasser l’alternative mortifère entre les partis conformes et traditionnels et un Front national qui se prétend différent tout en acceptant le cadre qui étouffe la démocratie. Elle seule permet de redonner au peuple son rôle souverain.