Premier ministre ou amuseur public ?

Premier ministre ou amuseur public ?

Lundi 18 janvier 2016, par Anne-Cécile Robert

« Elle se trompe », lâche M. Manuel Valls à propos de la Garde des sceaux Christiane Taubira sur le plateau de l’émission « On n’est pas couché » samedi 16 janvier. Voici un nouvel épisode de l’interminable décadence de la Ve République : le premier ministre débat de la déchéance de la nationalité avec un ministre de son propre gouvernement par télévision interposée.

La présence du chef de gouvernement chez ceux que l’écrivain Jean D’Ormesson, présent sur le plateau, qualifie d’ « amuseurs » constitue une première. Il ne vient pas y parler de sujets culturels mais de la politique d’un gouvernement qu’il considère « en guerre ». Il parle de vie et de morts.

Le chef du gouvernement a pris soin de se justifier d’entrée : les Français en ont assez des débats politiques traditionnels : « Il faut parler à tout le monde, à tous les publics, et choisir des émissions qui permettent de parler à tous les publics. » Le voici donc assis face à une journaliste, au milieu d’un aréopage d’amuseurs, dont deux humoristes et deux comédiens. Il évoque des sujets brûlants comme le djihadisme et la guerre, entre deux salves d’applaudissements ou de huées du public. Dans une grande sérénité donc.

Et les tweetos de s’affoler, reprenant un bon mot, un échange croustillant… Et la presse de s’interroger : « débat risqué » ou « coup de com’ assuré ». Sur le plateau, un humoriste penche pour la seconde solution, reprochant à mots couverts au premier ministre d’utiliser les morts des attentats de Paris pour se mettre en valeur. Mais conscient des talents de rhétoriciens de Valls, il laisse tomber « je vous dis ça mais vous allez encore nous perdre… » avec une longue réponse filandreuse. On s’attend à tout instant à ce que l’émission soit interrompue par une « breaking news » : Caligula a nommé son cheval sénateur.

Jusqu’où ira la décadence du régime ?

2 Messages

  • La culture des ramassis

    Le 1er février 2016 à 14:39 par bertre

    Très bien, La politique est un spectacle, les amuseurs et les politicards en sont le intermittents. Le spectacle de cet exhibitionnisme est répugnant, dégueulasse, mais la chose est dans l’ordre, si j’ose dire ! Dans l’ordre de cette "nation" qui marche au pas de l’oie sous les ordres crapuleux de cette oligarchie qui vole le Peuple : Quand va-t-on en finir avec cette ignoble engeance ?
    Et cet énergumène ratiboisé de d’Ormesson, qui à son age , pourrait nous épargner le spectacle affligeant- de sa brillante nullité. Ce Monsieur, petit Monsieur qui se permet dans le Figaro (journal pour allumer le feu) de tacler Bel Kacem au prétexte qu’elle instaure l’imbécilité à l’école. Mais le fringant "intellectuel" ( dans quelle école a-t-il obtenu ce titre ?), oublie de dire que si la ministre de l’éducation nationale, agit de la sorte, c’est pour satisfaire les consignes du fascisme néolibéral que notre intellectuel de service défend bec et ongles depuis plus de 50 ans !!!

  • NON, un saint triste est un triste saint

    Le 5 février 2016 à 17:27 par Zub

    C’est quand on voit les pensionnaires du palais BOURBON taper des mains, des pieds, hurler à tue tête ou courir dans les travées tourner les clefs, c’est là qu’on est vraiment mal...et encore ne voyait-on pas tout : le travail non-fait ne se verra jamais !...!

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