2020 : Des vœux pour une année d’action
Jeudi 2 janvier 2020, par
Chère amie, cher ami,
Présenter ses vœux en ce début 2020 apparait comme une gageure tant la situation est incertaine, inquiétante.
La dernière élection présidentielle a été marquée par le rejet des deux grands partis qui, jusque-là, se relayaient au pouvoir dans une alternance sans alternative. Beaucoup d’électeurs ont sans doute choisi Macron en pensant qu’il représenterait un dépassement de ce couple infernal.
La réalité les a rapidement rattrapés. Loin de prendre des distances avec ce passé rejeté, Macron a réussi l’exploit de cumuler les défauts des deux partis jusqu’alors dominants. Porteur de l’orthodoxie libérale la plus brutale en matière économique et sociale, sourd à tous, il s’éloigne des principes laïques et républicains et laisse se développer sur le territoire national un émiettement communautariste. Il n’y a plus de citoyen, de nation, de peuple ; il y a des groupes qui, au nom de leur « particularité », prétendent avoir une créance sur la société et combattre tout ce qui n’entre pas dans leur conception du monde. Les institutions françaises ignorent de plus en plus la souveraineté du peuple, aidées en cela par des instances européennes fondées sur le mépris de celle-ci. Tout concourt à ouvrir largement les portes du pouvoir aux partis d’extrême droite.
Ce risque s’accentue à mesure que les principes républicains s’affaiblissent. Il n’est pas sérieux, comme le font trop de commentateurs, de se borner à appeler au respect des députés au moment même où les électeurs doutent de la légitimité de ces derniers. Le respect n’est pas à sens unique et l’Assemblée nationale, censée représenter la volonté du peuple détenteur de la souveraineté nationale, n’est plus qu’une apparence de pouvoir législatif tandis que la séparation des pouvoirs devient une fiction.
Les dangers antirépublicains sont, de plus, amplifiés par ceux qui utilisent la crise profonde de la représentation politique pour critiquer le principe même du suffrage universel, traduction politique de l’humanisme.
Dans ce cadre déliquescent, la proposition d’élire une Constituante au suffrage universel, que nous portons depuis plus de dix ans, apparait nécessaire. Mais elle n’est pas suffisante en tant que telle. Pour qu’elle trouve tout son sens, il faut un préalable essentiel : la reconstitution du citoyen libre et responsable ainsi que celle du peuple souverain conformément aux principes humanistes et républicains.
La Constituante ne peut être portée que par les citoyens. Elle doit émaner du peuple en tant que corps politique reconstitué. Elle ne peut évidemment pas être l’expression d’un parti politique ou de personnages charismatiques. Elle résultera de la prise de conscience par chacun de sa parcelle de pouvoir et de son rôle pour reconstruire la République.
C’est cela que propose l’Association pour une Constituante qui n’est pas un parti, mais simplement un espace où peut s’exprimer la volonté d’être citoyen.
Cette action doit se faire au plus près du peuple, sur une base très locale où elle trouve toute son efficacité. Nous proposons donc de privilégier la commune -ou le quartier si la commune est trop importante- comme le lieu où la reconstitution de la citoyenneté et celle de la souveraineté collective peuvent se refonder au mieux.
Je profite de cette période de nouvel an pour renouveler le souhait de l’Association de voir se conjuguer toutes ces volontés. Je vous invite à y participer pour sortir du marasme que nous imposent depuis trop longtemps les dirigeants successifs.
Très amicalement avec tous mes vœux pour vous et vos proches.
André Bellon
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