Où l’on reparle du vote blanc
Dimanche 25 novembre 2012, par
L’assemblée nationale a donc voté le principe de comptabiliser le vote blanc indépendamment des votes nuls. Certes, on peut y voir une avancée au sens où ce texte (sous réserve de son vote par le Sénat) reconnaît pour la première fois depuis plus d’un siècle et demi qu’un tel vote peut signifier quelque chose, à savoir le refus du choix proposé aux électeurs, choix souvent bien pauvret. Il y a donc là une sorte de victoire morale.
Le pouvoir pouvait, il faut le dire, de plus en plus difficilement ne pas faire un pas dans cette direction. Le vote blanc a représenté 2 millions d’électeurs lors des dernières consultations électorales. Mais, dans le même temps, le taux d’abstention est si élevé que certains, dans les instances du pouvoir, se disent qu’un taux de vote blanc est plus présentable qu’un taux d’abstention …… surtout si cela ne change rien aux résultats des candidats en lice. En effet, les résultats des candidats sont présentés et resteront présentés en rapport avec les suffrages exprimés…………. et les votes blancs ne seront pas considérés comme des suffrages exprimés. Les dirigeants politiques ont donc résolu la quadrature du cercle. En comptabilisant les votes blancs à part, ils peuvent penser faire diminuer le taux d’abstention et, dans le même temps, maintenir les résultats des candidats à l’identique. En effet, comptabiliser les votes blancs comme des suffrages exprimés pourrait faire tomber les résultats des candidats à des taux si bas que les élus n’apparaîtraient pas très légitimes. Mais la légitimité n’est-elle pas la vraie question du moment ?
En fait, de deux choses l’une, soit le vote blanc représente une prise de position politique et il doit être considéré comme un suffrage exprimé, soit on comprend mal la demi mesure qui vient d’être prise. C’est dur de lire les résultats électoraux en période de crise politique.