Sortir de l’impasse : L’appel au peuple
Lundi 14 octobre 2013, par
À Brignoles, une fois de plus, les partis au pouvoir depuis des décennies ont demandé aux citoyens leur soutien pour faire barrage au Front National. Le combat contre le diable est un vieux truc pour se présenter en chevalier blanc, en tout cas aussi vieux, en France, que l’utilisation détestable qu’en a fait François Mitterrand dans les années 1980. Mais la victoire du FN montre que les citoyens se mobilisent de moins en moins pour sauver les tenants de politiques antidémocratiques et antisociales. L’abstention comme les votes blancs et nuls marquent le refus d’un nombre croissant de citoyens de participer à ce jeu avec ces acteurs.
Si la lutte contre les idées xénophobes, antidémocratiques et réactionnaires du FN, est évidemment nécessaire, il faut en même temps nous inquiéter quant à la légitimité d’un système politique incapable d’exprimer et d’appliquer la volonté du peuple. Il faut mettre au cœur du débat la question des institutions politiques et économiques.
Jour après jour, la situation économique et sociale accentue la crise politique. Les chômeurs, les travailleurs en situation précaire, les salariés contraints d’accepter des conditions de travail de plus en plus intolérables, ne sont pas portés à soutenir ceux qui sont responsables de leurs difficultés quotidiennes et symbolisent une oppression inadmissible. Penser qu’ils viendront au secours des partis dominants qui apparaissent comme de simples instruments de la mondialisation libérale et de son segment européen est absurde. Personne n’a oublié l’affront fait à la souveraineté populaire lorsqu’a été imposé le traité de Lisbonne, clone du Traité Constitutionnel européen rejeté par les français le 29 mai 2005. Et la destruction se poursuit, en particulier au niveau communal, matrice de notre démocratie nationale.
La situation politique actuelle n’apparait plus aux citoyens comme l’affrontement entre, d’une part les républicains et démocrates, d’autre part les antirépublicains, confrontation qui a rythmé la vie politique française pendant presque deux siècles. Elle est perçue aujourd’hui comme un partage alterné du pouvoir entre diverses forces non démocratiques.
Sortir de cette aporie demande un sursaut, celui qui consiste à opposer aux discours démagogiques et racoleurs la réalité de la démocratie, du pouvoir des citoyens, en un mot de la souveraineté populaire.
La volonté de chacun doit s’opposer à la démagogie de quelques-uns, l’action et la participation de tous au projet collectif doit permettre la remise à plat des règles institutionnelles et économiques. C’est pourquoi nous exigeons un référendum sur la nécessité impérieuse de l’appel à une Assemblée Constituante élue au suffrage universel.