Réflexion sur l’utilité des commerces de proximité
Jeudi 25 février 2016, par
Yves Pillet, ancien maraîcher, est membre du Cercle de Guéret.
L’augmentation massive des grands centres commerciaux en périphérie des villes nous interroge sur les motivations des élus quant à l’autorisation de ces implantations. Leur but est-il d’attirer une population extérieure pour des raisons démographiques et/ou un souci de rentabilité pour les budgets municipaux ?
Les enseignes de la grande distribution utilisent des pratiques scandaleuses voire illégales (entente sur les prix, manipulation des marchés, achat de produits dans des pays peu regardants sur les conditions de travail et droits des populations…) leur permettant de gonfler considérablement leurs dividendes au détriment des consommateurs et des producteurs.
De plus les emplois générés restent limités et très contraignants en matière de conditions de travail.
La standardisation, la publicité tapageuse et la débauche de produits sur les étals conditionnent hélas trop souvent le comportement des consommateurs (acheter à moindre coût mais toujours plus au détriment de la qualité et la santé des consommateurs).
Les commerces de proximité quant à eux ont toujours contribué à la bonne santé du tissu urbain en créant du lien social, de la vie au cœur des villes, des quartiers…
En outre, leur rayonnement ne peut qu’être bénéfique au département et à la région si des produits majoritairement locaux y sont distribués.
La population locale est porteuse de nombreux talents ; or, les créateurs auraient besoin d’un soutien réel de la part des municipalités :
- pour faciliter et valoriser leur propre installation, dès lors que quantité de locaux commerciaux restent désespérément vacants
- par la création d’un réseau permettant la mise en relation de créateurs/revendeurs.
Une offre qualitative de produits non standardisés apparaît donc comme la seule alternative viable pour reconquérir et animer le cœur des villes et quartiers de manière pérenne, y générant une attractivité accrue.
De plus en plus de producteurs utilisent actuellement les circuits courts avec succès et il apparaît urgent de généraliser cette orientation.
En effet, l’impact environnemental désastreux, occasionné par la mainmise des grands groupes industriels, sur notre planète, n’est plus à démontrer.
Produire et consommer local c’est dire NON :
- à la dépendance aux longs transports, source de pollution massive
- à la production de marchandises censées servir les consommateurs mais qui aboutit in fine à l’asservissement des populations à chaque bout de la chaîne.
Il n’est plus supportable de subir l’obsolescence programmée de produits manufacturés à seule fin de satisfaire l’appétit financier de quelques grands groupes capitalistes.
Ne revient-il pas aux citoyens d’adopter une attitude éthique en privilégiant l’achat de produits locaux et de qualité avérée ?
N’est-il pas urgent d’agir afin d’assainir les marchés par les contrôle et réajustement des prix, des salaires et des profits ?
Yves Pillet, le 18/02/2016