Plus de 170 économistes allemands appellent la population à s'opposer à l'union bancaire

Plus de 170 économistes allemands appellent la population à s’opposer à l’union bancaire

Mardi 10 juillet 2012, par Association pour une Constituante

Nous nous sommes assez souvent plaints de voir le consensus quasi obligatoire autour de la politique économique, particulièrement celle qui émane des traités européens. Nous protestons toujours contre cette pensée quasi mystique qui consiste à dire "C’est européen, donc c’est bien". Nous trouvons donc intéressant de voir enfin se développer un débat contradictoire sur ces questions. Les rencontres déconnomiques à Aix en Provence en ont été une belle illustration.
On trouvera donc particulièrement intéressant de voir la contestation qui fleurit chez nos voisins allemands. 172 économistes y ont signé un manifeste contre le dernier traité. Leur texte, auquel a déjà répondu un contre manifeste, est publié ci-dessous. Il montre que, désormais, la vérité révélée n’est plus d’actualité en matière économique et en matière européenne et que le débat démocratique redevient indispensable pour toute sortie pacifique de la crise.

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Manifeste des économistes allemands


Chers compatriotes, les décisions que la chancelière s’est vue contrainte de prendre au dernier sommet des États de l’UE, ont été mauvaises".

"Nous, économistes issus des pays germanophones, voyons le pas vers l’union bancaire, qui signifie une garantie collective pour les dettes des banques de l’euro-système, avec une grande inquiétude", expliquent les économistes, dont le chef de l’institut de recherche économique "IFO" et professeur à l’université de Munich Hans-Werner Sinn.

Des pertes colossales sont prévisibles

"Les dettes des banques sont presque trois fois plus importantes que les dettes souveraines et se situent dans cinq pays en crise. Elles sont de l’ordre de plusieurs milliards d’euros. Les contribuables, retraités et épargnants des pays solides de l’Europe ne doivent pas être tenus responsables de ces dettes, d’autant plus que des pertes colossales dues au financement des bulles économiques inflationnistes dans les pays du Sud sont prévisibles".

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Les scientifiques doutent par ailleurs que les garanties assumées par chaque État européen soient réellement limitées, comme c’est prévu dans les traités. Ils mettent en garde contre "la majorité structurelle" des "pays de la dette".

Pression des pays de la dette

"Si les pays solides approuvent la mutualisation de la responsabilité pour les dettes bancaires de façon générale, il seront sans cesse soumis à des pressions pour faire augmenter les garanties et assouplir les conditions d’octroi de l’aide", prédisent les chercheurs.

Une garantie européenne des dettes bancaires ne sauvera ni l’euro, ni l’idée européenne, estiment-ils dans la lettre. Au contraire, ce mécanisme créera de "la discorde avec les voisins".

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La lettre se termine par un appel aux citoyens allemands pour faire passer le message auprès des députés du Bundestag.

"Nos élus doivent savoir quels dangers menacent notre économie".

1 Message

  • Plus de 170 économistes allemands appellent la population à s’opposer à l’union bancaire

    Le 10 juillet 2012 à 08:10 par Etienne tarride

    Je suis évidemment d’accord sur le fait qu’il est essentiel que les questions relatives à l’Euro et à l’Europe puissent enfin être posées et débattues.

    J’irai même un peu plus loin.

    Il m’apparait personnellement normal et sain que des pays Européens riches aident des pays en difficulté. je ne vois d’ailleurs pas pourquoi ce principe s’arrêterait à l’Europe.

    Ce que nous devrions enfin tous constater est que le mécanisme fondamental mis en place par Monnet et Schumann puis aggravé par d’autres, je pense à Delors,Giscard, Mitterrand et Sarkozy montre aujourd’hui ses limites. Les Allemands se rendent compte qu’en payant pour la Grèce en 2012 ils ne feront pas seulement un geste naturel de solidarité. Ils s’engageront, du fait des institutions communautaires dans un processus irréversible. Ils savent qu’ils s’engageront à soutenir sans en avoir le choix d’autres nations si la nécessité s’en fait sentir. Sans en avoir le choix, là est l’essentiel. Sans en avoir le choix du fait du précédent. Là est le piège. L’Europe de Bruxelles est un piège à deux mâchoires, la commission et la Cour de Justice. Ce qu’on appelle pompeusement, et sans savoir de quoi on parle "L’état de droit" implique l’application systématique du précédent.

    Mon raisonnement conduit inéluctablement à une constatation déjà faite pat Jean Pierre Chevènement et Nicolas Dupont Aignan, les mécanismes mis en place par la conception Monnet Schumann empêchent et empêcheront les pays d’Europe de continuer à nouer des relations de solidarité.

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