Les élections départementales se déroulent au mois de mars.
Vendredi 27 février 2015, par
Remarques de René Burle, du Cantal, sur les élections départementales.
Les élections départementales se déroulent au mois de mars.
Elles permettront d’élire les "conseillers départementaux" qui siégeront dans les départements "nouvelle génération"
Quelques remarques s’imposent : cette fois-ci, les candidats se présentent par binôme, homme et femme, auxquels il faut rajouter deux suppléants. Si l’on rajoute le mandataire financier, il convient donc d’avoir pour les 15 cantons nouvellement dessinés sur le Cantal, soixante personnes en ordre de bataille pour les formations qui prétendent couvrir le territoire.
Cette approche éloigne ou empêche évidemment les candidatures populaires et spontanées. Elle représente un pas de plus dans la professionnalisation de la vie politique et écarte un peu plus les citoyens du débat.
Les contours et les compétences des assemblées départementales à venir ne sont pas encore définis. On touche là au paroxysme de la parodie électorale.
Quels vont être les programmes des candidats alors que des zones d’ombre subsistent sur leur rayon d’action ?
La démocratie se délite, et cette élection va voir s’élargir le fossé entre des citoyens qui ont perdu confiance, en particulier chez les jeunes, et des partis politiques aux stratégies de plus en plus inaudibles.
La logique d’un parti, c’est de se présenter au rendez-vous démocratique de l’élection.
Tous le feront.
Mais ne prennent-ils pas le risque, au moins pour ceux qui émettent des critiques sur la situation actuelle, de se discréditer encore plus en ne dénonçant pas une élection en trompe-l’œil ?
Jamais, autant que cette fois-ci, une élection n’a eu aussi peu de sens, n’aura été aussi confuse et improvisée, et donc aura été aussi inutile.
N’y a t-il pas pour chacun d’entre eux et pour chacun d’entre nous, à se poser la question de notre positionnement ?
Doit-on continuer de cautionner un système à bout de souffle, faire comme si l’électorat était toujours là alors que les abstentions enlèvent crédit à la représentation politique, avec comme objectif d’avoir des élus vaille que vaille ?
Ou bien ne serait-il pas plus porteur de dénoncer la mascarade électorale, de redonner la souveraineté au peuple par un processus de Constituante redéfinissant la totalité des règles du jeu démocratique ?
La réforme territoriale, des futures régions élaborées sans l’avis des populations à ces départements sans consistance, visiblement condamnés à disparaître bientôt, en passant par une intercommunalité en manque de repaires, est un gâchis.
Il aurait été beau et bien d’avoir des assises qui, avec le temps et les échanges, partant des communes et allant jusqu’aux grandes villes aurait permis de dégager des idées porteuses de modernité et d’espoir.
Pari difficile certes, mais qui aurait au moins essayé de faire en sorte que les populations concernées s’approprient le débat.
Aujourd’hui, nous sommes dans la caricature de structures mal définies et imposées, non comprises et auxquelles les gens, de plus en plus revêches à ce qu’il considèrent comme un simulacre de représentation, ne vont pas adhérer.
Nous considérons pour notre part que la crise de confiance qui s’est installée en politique ne fait que s’aggraver et que chacun, en conscience, doit se déterminer.
Le rôle d’un mouvement citoyen est, au fil du temps, sans tenir compte des rendez-vous électoraux, de donner les outils d’analyse et de compréhension à chacun pour qu’li décide par lui-même de ses choix.
Que ce soit dans nos ateliers, nos plénières, à travers nos cafés citoyens, nous essayons que chacun se ré-approprie le débat.
Nous sommes dans la recherche d’alternatives, bien plus clivantes que quelques places glanées ça et là dans des assemblées sans lendemain.
Depuis le refus de prise en compte de la décision du peuple français en 2005, refusant le traité européen, ce qui représente un déni de démocratie rarement atteint, et jusqu’aux épisodes récents d’élections partielles avec des taux d’abstention très élevés, il y a deux écoles : ceux qui prétendent faire évoluer encore un système en perdition et ceux qui préconisent d’autres voies.
Nous nous situons dans le deuxième camp, celui du refus d’un jeu démocratique perverti.