Tant y va Macron qu'à la fin elles se cassent ou il se casse ?

Tant y va Macron qu’à la fin elles se cassent ou il se casse ?

Vendredi 10 août 2018, par Christian Berthier

"Collectivités locales", "territoires" et demain : "hameaux" ?

Déjà en Mars 2018, le Président avait subi l’affront d’un refus d’une réunion avec l’assemblée des communes de France. Maintenant ce sont toutes les associations d’élus locaux qui menacent de refuser de le rencontrer et d’entendre publiquement le Président Macro ?

Vraiment, pour elles, il n’est que le Président "Micro" ! Micro-budgets, micro-pouvoirs, micro-respect pour le demi-million d’élus locaux des assemblées des collectivités locales de France.

C’est que les élus locaux de tous bord commencent à en avoir vraiment ras le bol du transfert de tous types aux ministères, aux préfets, aux régions et parfois à des organismes Ad hoc ! Une chose est sure - et Manuel Vals avait été clair, dès son investiture sous la présidence de Hollande : c’étaient les (super-) préfets qui décidaient en dernier ressort des budgets des communes et des départements !

Depuis des dizaines d’années les ressources locales ces communes et des départements sont captées par l’état central qui se décharge sur elles et eux de missions régaliennes.

Il faut comprendre la rage des familles et des entreprises locales d’être taxées sans en voir de retour ! S’y ajoute la destruction de la maitrise d’œuvre publique départementale.

Les entreprises locales n’ont plus de marché ou sont forcées à des regroupements région-nationaux via les réseaux bancaires.

Il serait temps de responsabiliser ces réseaux financiers et d’y imposer - au moins - une transparence totale s’agissant des intérêts publics. Pourquoi les PMI allemandes s’en sortent et les nôtres périclitent...y compris les grosses comme Alstom.

Certes, l’évaporation des départements se veut furtive pour 2020. Mais qu’en diraient les media et les représentants de la "France d’en haut" si l’existence de la Présidence de la république et son budget étaient, en fait, sinon en titre, soudainement et pareillement en question ?

De même, nous serions en bon droit de poser la question de la tenue des élections des représentants de la France à un "parlement européen" irresponsable devant les citoyens comme devant les nations et leurs élus.

Il faut rendre le pouvoir, au moins à ceux qui y ont un intérêt de proximité : on a bien sû transférer 90 000 fonctionnaires techniques nationaux aux départements sans respecter la constitution qui exige la compensation financière par l’état de ce transfert. A l’arrivée de Hollande, la dette de l’Etat vis à vis de ces départements à ce titre se montait jusqu’à 2 milliards par département...que Hollande a refusé d’abonder en 2012 au congrès de Lille malgré ses promesses aux associations d’élus. ...

La citoyenneté n’est pas d’essence individuelle. La société humaine s’exprime, se construit et se défend collectivement. C’est le sens profond des assemblées élues et des institutions. En 1789, en France, il y avait pourtant un roi, des églises, une noblesse, un état. Trois ans après tout était chamboulé. Le 19e siècle ne fut pas que celui du machinisme et des empires coloniaux. Il fut aussi celui des affrontements entre assemblées locales, appareils d’état et financiers centralisés. Les assemblées locales / communales ont survécu, même au XXe siècle.

Mais il faut bien reconnaitre qu’elles sont l’objet des quolibets des milieux financiers et européens et sont brocardées comme "mille-feuilles". Les partis, associations et organisations "de gauche" ou "populaires" ne sont pas les dernières à remplacer leurs cadres historiques par de jeunes ambitieux confondant mandat politique et "gestion" des choses et des sous, sous la férule de managers publics.

Le "résultat" en est pour l’instant une abstention majeure à l’encontre de tous les partis et des explosions majeures de mécontentement quand ce n’est pas une baisse de niveau de vie.

Ainsi, en France, deux générations et leurs militants ne peuvent pas être fières, vis à vis de leurs enfants et petits-enfants, de leur défense des conquêtes sociales arrachées en 1945-47.

Il n’est jamais trop tard pour mieux faire !