Le peuple français sera-t-il enfin entendu ?
Lundi 23 avril 2012, par
Le premier tour de la présidentielle paraît clair quant au résultat, ambigu quant à sa signification réelle.
Après des semaines de campagne marquées par les prédictions de sondeurs plus proches des bookmakers que des analystes politiques, un constat s’impose : le rejet du système est évident, mais il constitue à la fois un espoir et une inquiétude.
Un espoir car, au-delà de l’événement, s’est réaffirmé le besoin de souveraineté populaire. C’est la révélation de ce scrutin, pour ceux qui en avaient besoin, que la nécessaire mobilisation du pays face aux défis de notre époque qui mettent en danger sa liberté. L’impératif d’une Constituante s’impose pour répondre à ces défis dans le respect de la démocratie. Car les références politiciennes ne suffisent pas à exprimer le droit légitime du peuple français à retrouver sa souveraineté dans le respect de la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen.
Mais le résultat soulève aussi une inquiétude car l’extrême droite profite naturellement de ce rejet. Les aventures extrémistes en France comme dans l’ensemble de l’Europe semblent malheureusement aujourd’hui une réponse pour une part importante de l’électorat.
Bien sûr, la disparition probable d’un Président caricatural, destructeur du « modèle » social et politique français, ouvre la voie à un autre avenir.
Mais il n’est pas possible de simplement coller à l’événement. La question de la nature et de la place de l’Union européenne est posée. Le rôle des peuples qui la composent est la seule question face à l’avenir.
La Constituante a aujourd’hui la capacité d’y répondre au-delà des futilités d’une élection.