"Je ne suis pas un homme"

"Je ne suis pas un homme"

Mercredi 8 août 2018, par André Bellon

L’émission « Arrêt sur image » du 29 juin dernier a entrainé des commentaires allant du vaudeville à la haine.

Pour l’essentiel, les réactions jugent un des intervenants, M. Arnaud Gauthier-Fawas. Présenté par Daniel Schneidermann comme étant un des hommes intervenant sur le plateau, celui-ci a déclaré qu’il n’en était pas un, se référant à une théorie qui nie l’appartenance à un genre. Cette assertion justifie-t-elle le déferlement qui a suivi ?

De tous temps, des personnes ont prétendu être Jésus, Napoléon, extraterrestres, … C’était leur droit et ça n’appelait pas obligatoirement jusque-là des réactions très fortes. La nouveauté est double :

- Pourquoi Daniel Schneidermann et, plus généralement, le monde médiatique donnent-il tant d’importance à ces catégorisations ? A l’heure où il y a tant de sujets graves à traiter, ne cherchent-ils que l’émotion fugitive de l’inattendu ?

- La question posée par une émission de grande écoute n’est pas la position personnelle de tel ou tel, mais le fait que cette personne présente sa position, sa conception de l’humanité, comme la vérité pour tous et cherche à l’imposer hors de toute contradiction sérieuse. Caractéristique de tous les phénomènes « religieux », cette attitude prend force et vigueur grâce à la télévision, hors de toute véritable contestation.

Où est passée la raison, où est passé le sens du débat ? Jusqu’à quand les présentateurs télé se poseront ils en fabricants de la pensée publique ?