LA GUERRE EST MAL PARTIE

LA GUERRE EST MAL PARTIE

Mardi 28 avril 2020, par Gérard Machline

Au début ça pouvait ressembler à la seule pénurie organisée par des gouvernements précédents, pénurie que le gouvernement a habillé d’un langage maladroit (inutilité des masques et des tests).

Les semaines passant, à cette pénurie s’ajoutent toute une série de décisions regrettables et de non-initiatives prises par ce gouvernement :

- Interdiction faite par les Agences Régionales de Santé aux laboratoires de ville de pratiquer les tests de dépistage.

o Interdiction récemment levée, mais nombre de laboratoires ne sont plus équipés et ont dû sur ordre des ARS détruire leurs stocks de produits de base.

o Absence de réponse aux laboratoires vétérinaires qui se sont
proposés

- Limitations des tests aux seuls patients symptomatiques en ignorant ainsi
toute la masse des porteurs sains tout autant contagieux.

- Absence de mesures d’isolement – alors que les hôtels sont vides - lorsque
l’hospitalisation n’est pas nécessaire livrant ainsi à la contagion toute la
famille.

- Absence de prise de décision pour réorienter toutes les filières industrielles
vers la production de matériels de protection.

- Interdiction des tests pour les personnels de santé qui ne présentent aucun
symptôme. C’est de cette façon que de nombreux EHPAD ont été
contaminés, décision responsable de nombreux décès.

- Mise en place de tests sérologiques (sur prélèvement sanguin) en vue du
déconfinement.

o Tests peu fiables : nombreux faux négatifs et aussi faux positifs en
cas d’infection plus ancienne par un autre coronarovirus passée
inaperçue

o Tests inutiles dans ce contexte : avoir des anticorps signifie que le virus a été présent, il ne permet pas de savoir si la contagion persiste. Il permet uniquement de savoir si l’on est protégé contre le covid19. Nul ne sait actuellement pour combien de temps. Seul le test dit PCR pratiqué sur les sécrétions nasales permet d’affirmer la présence de virus dans l’appareil respiratoire et donc le risque de postillons infectants.

- Refus de permettre aux médecins généralistes de prescrire le protocole du Pr RAOULT remettant une éventuelle décision à la conclusion d’une étude effectuée selon les protocoles d’une période sans urgence. Alors qu’en pleine épidémie, seule la balance bénéfice-risque prime. Si le traitement du Pr RAOULT est efficace, de nombreuses vies seront sauvées et ses détracteurs auront pas mal de morts sur la conscience. Dans le cas contraire, la crédibilité du Pr RAOULT sera entamée, ce qui est un moindre mal.

- Exiger une étude classique en double aveugle est tout autant criminel (deux groupes de patients dont l’un reçoit un placebo) si la mortalité est plus importante dans le groupe témoin. Les malades du COVID ne sont pas des rats de laboratoire.

- Utilisation d’informations partielles en insistant sur les effets indésirables et bien connus des médecins de l’hydroxychloroquine sans évoquer ceux beaucoup plus redoutables des autres molécules antivirales actuellement étudiées (celles destinées au traitement de la fièvre EBOLA et du VIH).

- Refus qui témoigne d’un solide mépris du pouvoir vis-à-vis des médecins généralistes de terrain qui ont les compétences nécessaires, en collaboration avec les cardiologues pour surveiller efficacement leurs patients.

A la mi-Mars, le président annonce que nous sommes en guerre contre le virus. Force est de constater que le général en chef n’a cessé de donner des ordres contradictoires et inadaptés. Ces ordres ont pour conséquence des morts par milliers, des personnels inutilement exposés et accessoirement des semaines de confinement supplémentaires.

Il est difficile d’imaginer que le monde d’après se poursuive sous la direction des mêmes individus qui n’ont d’horizon que leur réélection, des mêmes bureaucrates soucieux avant toute chose de leur carrière.

Gérard Machline – médecin retraité.

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