Intervention d’Alain Persat lors des premières rencontres déconnomiques d’Aix en Provence
Lundi 13 août 2012, par
Les rencontres déconnomiques à Aix en Provence en été une réussite. Elles étaient la réponse à la rencontre des économistes officiels et porteurs de la pensée conforme qui tenaient leurs assises au même moment et dans la même commune.
Notre ami Alain Persat a participé à cette saine entreprise de contestation de la vérité révélée en matière économique. Son intervention est publiée ci-dessous.
Notons que, tout au long de ces rencontres, l’expostion de notre association était présentée aux participants.
Mes confrères vont vous parler de chiffres, mais la vie ne se chiffre pas elle se vit, elle existait même sans les économistes, alors je vais vous parler d’économie, de la vraie, pas celle qui se mesure !
Nos sociétés sont en plein déséquilibres.
Déséquilibres économiques les vieux dans la misère, les jeunes dans la galère, les entreprises censée donner travail et richesses ferment alors que des richesses inouïes s’affichent sans vergogne face à des pauvretés et des souffrances même pas dissimulées. Dès qu’une banque a le hoquet, l’état vole à son secours avec des sommes délirantes, mais répond que les caisses sont vides aux demandes de sa population.
Déséquilibres monétaires qui favorisent toujours les plus riches et pénalisent les plus pauvres, aggravés de cette absurdité économique des retraites par capitalisation au lieu de la répartition socialement altruiste. Cela a débouché sur l’apparition d’énormes prédateurs économiques que sont les fonds de pension.
Déséquilibres internationaux, des pays entiers, pourtant officiellement riches de mines ou de productions, mettent leurs populations dans un tel marasme, que privées de tout, sauf d’armes sophistiquées, elles souhaitent fuir au péril de leur vie, pour préférer survivre dans les bas-fonds de nos sociétés mieux nanties.
Déséquilibres énergétiques ! Épuisement et gaspillage en quelques générations de toutes les ressources minières, aquatiques, forestières, halieutiques accumulées depuis des millénaires, tant pis pour nos enfants !
Déséquilibres dans la santé, je suis trop gros ! moi je suis trop maigre, on pourrait s’entendre ?
Déséquilibres en écologie La planète est à bout de souffle au point que toutes les disciplines tirent le signal d’alarme, l’air, l’eau, la terre, la mer, les abeilles, la banquise, le climat, la surpopulation, l’alimentation, les maladies, alerte générale !
Déséquilibre d’avenir ! Nos enfants naissent dans un monde privé d’espoir, faut payer nos dettes, surveiller nos poubelles, se méfier de nos bombes disséminées, embrigadés dans des dérives religieuses archaïques, englués de réglementations liberticides.
Déséquilibre de nos services sociaux, trou insoluble de la sécurité sociale quand l’état pratique lui-même une forme de travail au noir, et que la santé est de moins en moins assurée.
Déséquilibre de notre langage, le spectacle médiatique s’est accaparé la formulation même de nos valeurs sociales, la politique n’est que la mise en scène d’une classe sociale plus intéressée par le pouvoir des mots et des images que par leur sens réel.
Déséquilibre absolu révélé par le début de cette crise (les crises) qui n’est qu’un commencement de dérèglement à venir bien plus grand puisque, à l’évidence, les banques sorties provisoirement d’affaire n’ont rien changé à leurs pratiques.
Défection des états à plat ventre face aux financiers et aux multinationales.
Déséquilibre démographique avec des pays qui utilisent leur ventre comme arme politique pour s’imposer démocratiquement !
Déséquilibres moraux, imaginez que des économistes respectés préconisent des guerres pour la santé de leurs affaires, et que des politiciens reconnus envisagent froidement des génocides pour résoudre les questions démographiques.
Pourtant nos sociétés bénéficient de moyens inouïs qu’aucune génération précédente ne pouvait même imaginer.
– Nourriture (Production intensive, calamités rares, fin du mildiou du doryphore, irrigations, connaissances sur la vie et la sélection des plantes)
– Habillement (Textiles remarquables, Machines, Chaussures, Abondance)
– Habitat, (eau, gaz, électricité, tél, réseaux, ondes, constructions rapides économiques, isolées, collectives, parasismiques)
– Travail, (confort, assurances, techniques de production, sécurité)
Santé (Imageries, compréhension du corps, greffes, machineries assistant cœur, poumons, reins…)
– Communication (Réseaux pour tous, Instantanéité son image, Traducteurs automatique, accès à toutes les connaissances)
Voyages, Avions, TGV, autoroutes, véhicules variés et performants)
Energie (tous en disposent, électricité, gaz, réseaux)
– Science et découvertes (espace, histoire, biologie, matière, etc).
– Sécurité (Prévision des catastrophes, systèmes de protection, de surveillance, techniques d’enquêtes)
– Psychologique (éducation, sociologie, démocratie)
– Loisirs, sports, culture, spectacles, livres, mémorisation et duplication infinies.
Mais beaucoup de ces avancées provoquent des dérives très problématiques
– Nourriture : Gaspillage ahurissant, normes de ventes, pesticides, OGM, vendre l’eau ou imposer des semences, surpêche.
– Habillement : Travail des enfants,
– Habitat : Sdf, immigrés, roms.
– Travail : Chômage, précarité, maladies professionnelles, obsolescence programmée.
– Santé : Gaspillages, trous de la sécurité sociale, injustices de l’accès au soin
– Communication : société du spectacle, manipulations médiatiques
Voyages Gaspillage énergétiques, destruction environnements, déséquilibres écologiques
– Énergie : Risque nucléaire, CO2, Gaz de schistes, etc.…
– Science : Bombes nucléaires, produits cancérigènes, drogues, etc...
– Sécurité Asservissement des populations, répressions des revendications
– Psychologique : Manipulations médiatiques et politiques
– Loisir : Dopages, destructions des espaces, bétonnage des côtes, pollutions.
Avec de tels outils d’où viennent de tels déséquilibres ?
Pourquoi tous les indicateurs passent-ils en zone d’alerte ? Pourquoi en écologie assiste-t-on impuissant à une des plus grandes disparitions d’espèces ?
Dans tous les cas, mêmes les plus indépendant de notre volonté, le fonctionnement économiques de nos sociétés est mis en cause ! Faut croire que nos économistes sont de sacrés incapables ! Par exemple, le problème qui durera le plus longtemps et le plus difficile à résoudre de Fukushima, n’est pas le Tsunami, ni le tremblement de terre, mais la pollution nucléaire, due à une recherche d’économie de production dans le commerce de l’électricité. Même nos guerres ont pratiquement toujours une cause économique.
Aujourd’hui on ne nous parle que d’argent, une certaine conception de l’économie justifie ou invalide toutes les activités humaines. Où est l’erreur !
Notre façon de gérer l’économie serait-elle la principale origine de tous nos problèmes ?
Il parait que cet grâce à cette économie que tous nos acquis ont pu émerger.
Je ne suis pas d’accord, la science a très souvent du évoluer malgré les handicaps que lui imposait l’économie. La science a même évoluée indépendamment des systèmes économiques qui l’hébergeaient, le premier spoutnik était parti d’URSS.
La voiture électrique existe depuis le début mais fut entravée pour satisfaire des choix économiques. Il est facile de taxer l’essence mais difficile de colorer l’électricité pour être sûr de la taxer.
Si le moteur à eau existait, l’économie le refuserait, on a dépensé des millions pour que le Nylon ne soit pas inusable !
Aujourd’hui l’économie elle-même est en déséquilibre absolu
Après avoir généré tant de déséquilibres autour de lui, notre système économique lui-même est en déséquilibre. Les principaux organisateur de cette économie, les banques ne se font même plus confiance entre elles et ne se prêtent plus elles doivent appeler à la rescousse les états, en exigeant d’eux cette confiance qu’elles se refusent. Pire encore elles osent ensuite leur reprocher une mauvaise gestion puisque ces états qui leurs ont déjà emprunté trop d’argent, continuent à les soutenir ! L’absurdité est absolue, au point que des états débiteurs se portent garant de leurs propres dettes : « Si je ne vous paye pas promis c’est moi qui vous payerai ! »
L’économie déraille à un niveau inouï évident et pourtant elle tient toujours le haut du pavé ! Ils décident parlent, n’acceptent pas de contradiction il n’y a toujours qu’une seule solution, la leur alors qu’a chaque fois ils se plantent, détruisent des entreprises, des services publics, leurs propres sources de profits : leurs clients, et la planète elle-même.
La dette est-elle à l’origine de ces problèmes ?
Alors on cherche des coupables ! Tous sauf les vrais, je démonte dans d’autres exposés, ces faux coupables, fonctionnaires, mauvais gestionnaires, retraités, immigrés, états qui vivraient au–dessus de leurs moyens. Résumons :
Licencier les fonctionnaires ? Résultats, dégradation des services publics, santé sécurité, éducation transport, augmentation du nombre de chômeurs, destructions des liens sociaux qui construisent une nation, moins de rentrées fiscales, plus de demandes sociales, blocages !
Retarder les retraites ? Absurde, il faut payer par le chômage ce que devraient payer les caisses de retraites, et non seulement c’est immoral mais c’est contraire à l’évolution constatée des temps de travail depuis des siècles.
Interdire l’immigration ? Quand des hommes sont capables de risque leur vie en fuyant leur propre pays pour espérer pouvoir nourrir toute leur famille, nulle barrière ne pourra jamais les arrêter. Il est si facile d’accuser le plus faible de nos problèmes alors qu’il n’y est manifestement pour rien. S’il quitte son pays il faut en comprendre les raisons !
États mauvais gestionnaires ? Tous les états, toutes les entreprises, toutes les collectivités locales et même les ménages sont endettés ! Tous seraient de mauvais gestionnaires ? Même si certains le sont plus que d’autres, le système bancaire lui-même car s’il est en difficulté c’est qu’il est construit lui aussi mal géré par ceux-là mêmes qui veulent conseiller les autres !
La dette existe-elle vraiment ? Supposés que par miracle les états remboursent que feront les banque des ces milliers de milliards d’euro, sans utilisation c’est la valeur de l’argent qui s’écroule ! Supposons qu’ils ne remboursent pas, et tout le système bancaire s’écroule. C’est sans solution. Supposons qu’on continue le statut quo ? Plans de rigueur qui assèchent l’économie ou plans de relance qui explosent les dettes aboutissent eux aussi à l’écroulement du système.
Pour reconstruire inutile de s’entêter avec une logique qui foire, nous devons penser autrement.
Ni plan de relance, ni plan de rigueur, ni le pire : les deux simultanés qui s’annulent l’un l’autre
Ces solutions ne changent rien aux causes, le travail est illimité, regardez autour de vous, rien que le nettoyage de nos bêtises, mais la mécanisation est aussi illimitée, avez-vous vu par exemple l’efficacité, la rigueur et la vitesse d’une machine moderne jamais fatiguée. Le travail se résume actuellement au salariat considéré comme marchandise, le client également. Cette logique économique ne pense actuellement qu’à s’approprier des marchés ou des outils de production, réduire au maximum les salariés et augmenter au maximum les zones de ventes. Mais si le capitalisme peut se passer de salarié il ne peut pas se passer de client. Et la concurrence conduit à battre l’autre. Utilisons plutôt l’émulation qui conduit à se dépasser soi-même.
Comment vanter la croissance quand tout nous indique que la décroissance est nécessaire. Comment parler de rigueur alors que les salariés ont fait des efforts de productivité énormes et que les nantis se gavent au-delà de toute raison ?
Comment faire une relance des achats sans favoriser les importations, ou une relance de l’investissement sans favoriser la mécanisation qui réduit les embauches.
Comment donner de la valeur aux entreprises, en payant de plus en plus des actionnaires qui ne produisent rien et de pousser les salariés à produire de plus en plus avec tous les risques ? Suicides à l’horizon !
La vraie valeur est le travail, mieux l’utilité du travail réalisé, mais pas l’argent qui ne sert qu’à mesurer cette valeur. Etonnez-vous que nos économistes distingués soient désemparés avec cette conception du travail, alors qu’ils ne pensent qu’à la monnaie ! Ils confondent l’outil de mesure et l’action mesurée !
Ce ne sont pas l’accélérateur ou le frein qu’il faut modifier, mais la destination du véhicule, comprendre à quoi il sert ! Ce sont les logiques économiques elles-mêmes qu’il faut changer !
A tant prôner la liberté, ce système a remplacé la libre circulation des hommes et des idées par la libre circulation des armes et des banquiers.
Alors les coupables seraient les banques et les financiers ?
Les banquiers ont finalement appliqué la même règle que la Mafia. Quand vous volez quelqu’un il est légitime qu’il se défende, et la collectivité sera de son coté pour l’assister. Alors la Mafia trouve plus malin de prêter de l’argent à celui qui en a besoin, elle se donne le beau rôle et le client devenu débiteur se sentira redevable. S’il osait ne pas rembourser toute la culpabilité lui retomberait dessus, la collectivité ne cherchera même pas à le défendre, voyons celui là n’est pas de parole et refuse de rembourser, la honte ! La Mafia fera toute la communication nécessaire pour culpabiliser le mauvais débiteur, ses revenus issus des autres débiteurs en dépendent ! Quitte à tuer le mauvais payeur pour s’assurer la docilité des autres.
Exactement ce que font les banques à propos de la Grèce, elles sont en train de tuer la Grèce, le plus petit des débiteurs bien évidemment, il ne faut pas se priver des autres poules aux œufs d’or. Mais personne n’ose se plaindre, car tous ont besoin d’être bien vus au cas où. La peur d’être rejeté d’un système même injuste, compense les désagréments du système.
Je renvoie à l’analyse détaillé du fonctionnement monétaire qui génère la dette au nom de la lutte contre l’inflation. Cela aboutit à ce que la somme des dettes accumulée égale la somme du retard d’inflation généré par le choix économique de défendre la monnaie au lieu de défendre l’activité économique. On prend le reflet de l’activité : l’argent qui la mesure, pour l’activité elle-même. Or l’inflation était le seul moyen de vider les coffres trop pleins sans les ouvrir, de réduire les dettes des pauvres sans les humilier. La dette ou plus exactement les taux d’intérêts dus ont remplacé l’inflation.
Faut-il pendre ces banquiers ?
Inutile d’autres prendrons le relais, c’est comme pour la Mafia, détruire un réseau laisse le champ libre à un nouveau réseau.
Que faut-il changer alors ?
Ces règles qui permettent l’émergence de ces mafias ! Alors nous devons comprendre quelles sont ces règles.
Nous constatons un déséquilibre, le capitalisme navigue de crise en crise, ponctuées de guerres destructrices suivies de relances reconstructives, un peu comme un moteur qui s’emballe et cale.
Cherchons donc où se trouve l’origine de ces déséquilibres :
La définition même de l’économie :
Considérée comme la recherche du rendement maximal, l’économie s’est consacrée à l’art d’optimiser les profits. Or qu’entraine une telle règle ? Optimiser un profit consiste à rechercher de gagner le maximum possible dans chaque échanges économique. Donc l’échange se traduit par un gagnant et un perdant. Mais le plus puissant pouvant plus facilement de donner les moyens de gagner plus, le système et fondamentalement source de déséquilibre. Comme dans une partie de poker, l’un des joueurs fini par tout gagner, et la partie s’arrête, il devient nécessaire d’aller chercher d’autres joueurs ailleurs, les délocalisations. Seuls les états peuvent tenter de forcer les gagnants à une redistribution par la fiscalité, mais ces gagnants vont tout faire pour contrôler les états et par la collusion entre pouvoirs exécutifs, économiques, et médiatiques il leur sera facile de limiter cette redistribution.
Oui mais c’est la nature humaine, la loi de la jungle.
Je n’ai jamais rencontré la nature humaine, j’ai rencontré des hommes capables du meilleur comme du pire, mieux encore je me suis rendu compte que les hommes ont tendance à adapter leur comportement aux règles qui les relient. Je pourrais donner de nombreux exemples. Si les règles sont justes les hommes le seront, si elles sont pernicieuses, les hommes sauront vite les détourner à leur profit. La moralité de la loi conduit à la moralité des hommes.
Quand à la loi de la jungle, le spectaculaire se délecte des quinze secondes où le fauve tue la gazelle, mais s’ennuie à montrer les jours ou rien ne se passe entre un fauve rassasié et des gazelles sereines.
Puisque l’on parle de la jungle, nous pouvons observer que l’écologie a su faire vivre ensemble depuis la nuit des temps des espèces très variées dont certaines dotées d’armes d’une agressivité spectaculaire. Après tout le but de la politique n’est-il pas de construire le meilleur vivre ensemble possible ?
Or l’écologie n’est pas un mot à la mode, mais une science qui nous apprend comment peut fonctionner un système complexe où précisément tout est relié. Puisque le but est de vivre ensemble pourquoi ne pas appliquer ce que la vie elle-même nous enseigne ?
Puisque nous sommes en recherche d’une stabilité économique, nous devrions prendre leçon de ce que nous enseignent l’écologie et ses résultats en stabilité.
Parmi les règles, nous avons l’équilibre des échanges, aucun prédateur ne mange plus que sa part, aucune espèce ne s’approprie plus que son territoire. Même une espèce qui parasite une autre espèce se garde bien de détruire l’espèce assurant sa survie. Le principe est simple, tout excès se traduit par une pénalisation de celui qui exagère. C’est le partage des richesses.
L’écologie nous enseigne que la stabilité est issue d’un équilibre des échanges, du partage des territoires, de la diversité et de l’adapation.
Appliquons donc ceci à une économie qui ne s’occupe plus d’optimisation des profits mais recherche l’équilibre des échanges.
Une économie fondé sur le partage collectif et non l’égoïsme individuel (deux pléonasmes d’un coup !).
Une économie fondée sur la diversité et non l’idée unique, la norme, l’unicité
Une économie qui s’adapte et imagine, et ne se sclérose pas têtue sur une idée unique.
Exemple d’échange déséquilibré : Taux d’intérêt
Quand je suis à table avec mes amis, si le hasard m’a accordé une part trop importante de nourriture et que mon voisin n’en a guère, je ne crois pas être anormal de donner mon surplus à celui qui manque. En pratique économique celui emprunte et évidement qui n’a pas assez d’argent, celui qui prête a logiquement de l’argent en trop disponible (même si ce n’est pas le sien) or contrairement au repas, il ne s’agit pas de rééquilibrer les parts mais de demander à celui qui n’a pas assez d’argent de rajouter avec un taux d’intérêt de l’argent à celui qui en a trop ! Cette pratique est mathématiquement divergente car elle aggrave les déséquilibres.
Au passage si celui qui est endetté emprunte pour couvrir ses dettes, il additionne les taux d’intérêt et en arrive à payer des taux dépassant toutes les limites usuraires ! Calcul fait c’est ce qui se passe pour nos états !
Si déjà cette fameuse règle qui impose aux états de passer par les marchés pour emprunter et permet donc aux banques de s’enrichir des difficultés des états ! On en arrive à l’absurdité totale, les états débiteurs des banques se portent garants de leurs dettes sous entendus, dans le cas où nous ne rembourserions pas nos dettes, je vous garantie que je m’engage à vous rembourser !
Conception de la propriété
Dans l’équilibre de l’écologie, chaque espèce ne possède que le territoire qu’elle est capable d’assumer. Or en 1789 nous avons fait de la propriété un droit inviolable et sacré, sans limites ni devoirs. Ainsi un individu peut s’approprier des terres, des bâtiments de sommes d’argent folles sans limites, et interdire aux autre l’existence. Un droit à la propriété avec des limites et des devoirs permet cet équilibre.
Conception de l‘entreprise
Notre dogme de l’économie de marché ne juge de la viabilité de l’entreprise que par la rentabilité qu’elle apporte à ses propriétaires, actionnaires ou non.
Mais est-ce que cette affirmation tient la route ? Une entreprise ne pourrait-elle pas être viable en étant non rentable. Cette affirmation apparaît à priori absurde vu les règles actuelles de la comptabilité et de la fiscalité.
La rentabilité peut être définie comme étant le rapport de la monnaie reçue par rapport à la monnaie investie qui se doit d’être positif. Si la monnaie représente une forme d’énergie de l’activité humaine, cela signifie qu’une entreprise doit recevoir plus d’énergie qu’elle n’en fournie pour être rentable. Mais d’où vient cette énergie ? De l’exploitation des clients qui vont recevoir moins de marchandise que l’équivalent monnaie qu’ils auront payé ou de l’exploitation des salariés qui au contraire de l’entreprise vont finalement fournir plus d’énergie que ce qu’ils en reçoivent.
Cela signifie donc par exemple, en assimilant l’activité d’un salarié à une « entreprise individuelle » qui vendrait sa force de travail contre un salaire, que cette entreprise est non rentable au sens décrit ci-dessus puisqu’elle reçoit moins qu’elle ne fournit.
De toute façon l’ensemble des « profits » encaissés par les entreprises dites « rentables » vient forcément d’acteurs sociaux qui perdent au change. L’existence même de ces acteurs, définit qu’il y a une viabilité possible dans une situation non rentable.
Pourquoi une entreprise non rentable ne serait-elle pas possible ? Une entreprise telle que l’état en est une et son pouvoir diminue par rapport aux circuits économiques et bancaires, au fur et à mesure de son endettement auprès de ces institutions. Pourtant l’état survit à cette non rentabilité en s’étant approprié la monnaie. Sauf qu’aujourd’hui cette monnaie leur a été retirée au profit des banques, et il ne peut plus rééquilibrer ses comptes par de l’inflation. Cela signifierait donc une disparition à terme de la notion d’état remplacé par un pouvoir des multinationales qui garderont de l’état qu’une coquille vide de décisions, avec l’apparence de démocratie, et des marionnettes choisies selon leur bon vouloir, plus un système de représentation manipulé par les médias les sondages et la sémantique de discours savamment trompeurs.
La notion de rentabilité finit simplement par déplacer la puissance de décision de la poche du « non rentable » vers celle du « rentable » ainsi par la rentabilité, le pouvoir est passé successivement par les poches des grands féodaux, aux capitaines d’industrie, à celle des grands commerçants, puis à celle des banquiers et enfin des seuls financiers. Ce principe qui en terme darwinien signifierait que le pouvoir appartient à celui qui saura le mieux s’adapter à celui qui est le plus conforme à son milieu environnemental, de là le capitalisme tire toute sa légitimité. Mais quand ce milieu environnemental est lui-même façonné par l’acteur économique, il n’y a plus adaptation de l’acteur au milieu mais adaptation du milieu à l’acteur, et c’est l’environnement lui-même qui devient malade des erreurs de son producteur.
Inversement si une entreprise n’était pas rentable, d’où vient sa survie ? Réponse, de l’utilité sociale qu’elle représente, ainsi un Hôpital n’est pas rentable, mais il survit car son utilité est telle que la société ne le laissera jamais fermer. Le travail de la mère (ou du père) de famille qui n’est évidement pas rentable reste tellement indispensable que socialement tout sera fait pour qu’il continue. C’est donc l’utilité sociale d’une activité humaine qui définie sa vraie rentabilité et non le bénéfice retiré par ses propriétaires.
Ainsi une entreprise quelle qu’elle soit ne doit pas être rentable car cela déplace un pouvoir de décision de l’ensemble des différents acteurs d’un échange à un seul acteur devenu seul décideur pour l’échange. Ses valeurs en deviennent des valeurs étalons pour le groupe social et il peut ainsi justifier son existence par son adaptation parfaite aux valeurs qu’il a lui même défini.
Il est remarquable que ce principe va plus loin que la seule activité économique, quand un dictateur a un discours « rentable » en terme de persuasion, c’est-à-dire qu’il s’impose plus que le discours concurrent, tout son peuple se retrouve piégé par les valeurs de ce dictateur et peut en arriver à n’importe quelle extrémité. La fin de l’équilibre des échanges d’idées à conduit à un dogmatisme qui construit un modèle social ou le gagnant croit se retrouver légitimé en oubliant que ce modèle n’est que le résultat de la production de ses propres valeurs.
Comme en religion, en politique, en sciences, en culture, c’est de l’échange équilibré entre les différents acteurs que se construit un modèle collectif serein et durable.
Ainsi la rentabilité d’une entreprise en termes financiers est une erreur car elle révèle qu’elle reçoit plus qu’elle ne fournit et donc contribue au déséquilibre des échanges et donc à leur fin prochaine. Une entreprise ne doit pas être rentable au sens actuel mais l’être seulement au sens social, c’est-à-dire savoir utiliser le minimum de moyens humains et énergétiques pour produire le maximum de bien être à la collectivité.
L’économie ne doit pas être la science de la recherche de la rentabilité, mais doit être la science de l’équilibre des échanges pour en assurer leur pérennité.
L’entreprise est une activité collective, elle crée des liens entre propriétaires, directeurs, salariés, clients, fournisseurs, sous-traitants et mêmes son voisinage. Aujourd’hui l’évaluation de l’entreprise se fait par la comptabilité. Le plan comptable est construit depuis le seul regard des propriétaires de l’entreprise, tous les autres acteurs deviennent source de profit, ce déséquilibre du rôle du propriétaire par rapport aux autres acteurs de l’entreprise conduit à une marchandisation qui s’applique aux objets fabriqués (valeur d’usage négligée face à la marge réalisable), aux salariés et même à l’entreprise elle-même. Aujourd’hui des ports des régions et même les états deviennent marchandises ! Construisons une comptabilité de l’entreprise, fondée sur son aspect collectif, c’est-à-dire son utilité sociale en place de son utilité pour les seuls propriétaires.
Conception de la monnaie
La monnaie est actuellement fiduciaire, c’est-à-dire que seule la confiance envers ceux qui l’émettent génère la valeur collective qui lui est accordée. Si cette confiance disparait la monnaie n’a plus de valeur (confiance est un des mots qui est le plus répété dans les discours économiques). Mais ceux qui sont censés inspirer confiance sont les mêmes que ceux qui gèrent la monnaie, alors s’ils font des erreurs de gestion il nous est interdit de leur refuser cette confiance sans risquer de détruire nos économies. Nous avons ainsi notre ennemi dans notre poche ! Aucun contre pouvoir.
Autrement dit en changeant les règles de la partie, le tricheur affirme qu’il est le joueur le plus compétent, la preuve : il a gagné. Il a ainsi les moyens de persuader ensuite les autres que ce sont ces nouvelles règles qu’il faut appliquer. Normal, vous voyez bien qu’elles sont justes puisqu’elles m’ont permis la richesse !
Il est nécessaire de créer des monnaies concurrentes, démocratiques et sociales, fondées sur des règles collectives et non des compétences souvent même pas élues.
L’écologie nous apprend aussi que le milieu est d’autant plus prospère que la diversité des espèces est grande.
Alors acceptons les différences, la variété des comportements et des idées, supprimons toute censure et surtout bannissons les monocultures, mono industries, et même l’idée unique, garante de régression, l’ordre lui-même devient un rempart contre l’imagination.
Observez que les jardins ouvriers explosent grâce à leurs diversités tous les records de rendement agricole, en quantité et en qualité.
Libérez l’économie des grands théoriciens et laissez innover les modèles différents, Scoop, économies parallèles, monnaies locales, activités multiples ! Shell vendait des coquillages et a trouvé du pétrole. Que chaque entrepreneur puisse facilement changer sans être entravé par des étiquetages administratifs contraignants. Cessons ces normalisations agricoles qui gaspillent tant de nos productions.
Comment mettre en place une économie construite sur l’équilibre des échanges, réformant en conséquence les notions de taux d’intérêts, de propriété, d’évaluation de l’entreprise et de concept monétaire ?
Une ambition pareille devrait me faire passer pour un fou utopique. Mais pour moi l’utopie est de croire que nous pouvons continuer sans rien changer de fondamental, et de toute façon tout ce que nous avons aujourd’hui est né d’une utopie d’hier ! Depuis le Néandertalien qui eu l’utopie de maitriser le feu au syndicaliste qui a rêvé de congé payés !
Mais il existe un itinéraire possible. Un trou de souris envisageable.
Ne pas se tromper d’ennemi
Ce ne sont pas des hommes qui sont fautifs (quoique certains méritent qu’on les juge très sévèrement) mais des règles du jeu qui sont erronées.
Comme pour un système mafieux, attaquer de front est impossible, nous n’avons pas le pouvoir, ni les lois, nous n’avons pas les armes ni les médias. Au mieux nous avons le nombre est encore, quand il s’agit de proposer des solutions nous allons dans toutes les directions imaginables, alors comment se rassembler ?
S’il nous est interdit de nous unir sur le but nous pouvons au moins nous unir sur les méthodes d’en débattre, c’est à dire reconstruire les règles du jeu pour vivre en semble, ce que préconise des mouvements pour une constituantes ou qu’expérimentent des populations indignées.
Ensuite désigner des cibles est pour moi une erreur, après tout ceux qui détruisent la sérénité sociale, ne font que ce que leur ont appris les règles que leur milieu leur a enseigné, à leur place vous auriez fait la même chose non ? Même si certains sont réellement fautif et méritaient un jour d’être jugés, l’histoire s’en chargera, je pense qu’il faut s’attaquer aux règles pas à ceux qui les appliquent.
Exemples de règles :
– Le PIB outil absurde de mesure de la production d’un pays qui est souvent à l’opposé de ce que le bon sens appelle progrès ou bonheur. (Rien que les fabrications d’armes par exemple !)
– La loi de Pompidou-Rothschild reprise par l’Europe, interdisant aux états représentant de leur peuple de fabriquer leur propre monnaie et les obligeant à passer par la rapacité des marchés financiers.
– Le M.E.S. organisme tellement antidémocratique La plainte des Verts Allemands contre lui a réussi le MES dans sa forme actuelle est anticonstitutionnelle.
– Le gigantisme énergétique plus soucieux de taxer l’énergie que de la produire intelligemment.
– La gestion agricole qui a remplacé le paysan par l’agriculteur puis par l’exploitant agricole, et le mépris des jardins ouvriers qui pourtant dépassent tous les records de production en qualité et en quantité.
– La fiscalité des stocks qui entrainent le flux tendu chasse privilégié de toutes les spéculations.
– La fiscalité des actions, ce commerce gigantesque exonéré de toute TVA !
– L’éducation qui a remplacé l’instruction publique, cette volonté de programmation des générations futures !
– La lutte contre le travail au noir.
Ne pas isoler les problèmes
On ne peut pas résoudre le problème de la dette sans passer par une relance de l’économie, mais on ne peut pas relancer l’économie sans réduire le chômage, impossible de réduire le chômage sans réduire les coûts du travail, mais cela impose des plans de rigueur qui réduisent l’embauche et les aides sociales, impossible de réduire ces aides sans ajouter sur le marché du travail les ex fonctionnaire et les anciens non encore retraités, impossible de relancer la recherche sans améliorer l’automatisme ce qui met plus de gens au chômage.
On ne peut pas payer les gens à rien faire sans penser au trou de la sécu et des caisses de retraite.
Impossible de relancer la production sans résoudre les problèmes actuels de surproduction qui assèche nos matières premières et envahissent nos poubelles et notre environnement d’articles éphémères et souvent inutiles. Impossible de relancer le pouvoir d’achat sans risquer de favoriser les achats de produits d’importation. Il est même impossible de résoudre les problèmes d’un pays sans attirer des migrations venant casser la solution appliquée. Le protectionnisme a beau s’entourer des meilleurs murs et des meilleurs arguments il détruit les liens sociaux entre peuples et fini par aboutir à des guerres.
Même si on réussit à apporter travail, santé, nourriture à un peuple on risque d’aggraver le risque de surpopulation déjà catastrophique ! Au passage, le meilleur remède contre la surpopulation est la civilisation, le pire handicap est notre conception actuelle de la démocratie qui donne raison au plus grand nombre ! Le peuple le moins vertueux en régulation démographique prend le pouvoir !
Donc aucune solution ne fonctionnera si elle ne prend pas en compte l’ensemble des conséquences sinon elle ne fera que déplacer un problème. Tout est tellement relié qu’il faut appliquer des règles modifiant ces liens et non vouloir corriger ces symptômes révélateurs de dysfonctionnement.
On ne peut pas relancer la production sans penser à la pénurie de ressources naturelles, et la surproduction, on ne peut pas lutter contre cette pénurie sans penser à l’écologie, on ne peut pas penser à l’écologie sans s’inquiéter de la surpopulation, on ne peut pas penser la surpopulation sans penser à la démocratie loi du plus grand nombre, on ne peut pas lutter contre les dérive économiques sans ralentir la production donc récession.
Se battre pour milles causes est épuisant ! Trouvons la cause des causes !
La façon de penser actuelle n’a aucune solution, le spécialiste est logiquement incompétent, il déshabille Pierre pour habiller Paul. Il déplace les problèmes au lieu de les résoudre ? C’est mettre sous le tapis du voisin les balayures qui encombrent.
Alors au travail construisons, je me prétends synthéticien et pouvoir apporter de vraies solutions, alors en voici quelques unes :
Tout cela est bien théorique mais aujourd’hui comment faire, j’ai mon loyer, des impôts à payer !
Observons la Grèce, dettes insurmontables, emplois et fracturations au noir en expansion, rentrées fiscale et sociale injustes et insuffisantes.
Comment agir ?
Revaloriser le travail et le rendre légal. La TAC permet tout cela en déplaçant les charges sociales sans en changer la nature du salariat sur la consommation. Résultat le travail est revalorisé, le travail au noir n’a plus de raison d’être, avec un retour vers le plein emploi la voix du salarié reprend de la valeur au sein des décisions de l’entreprise qui n’écoute plus que ses actionnaires. Le travail n’est plus une marchandise. Simplification absolue des fiches de paye : Vous avez gagné 100 vous êtes payé 100.
Reconstruire la fiscalité non sur une déclaration (que les plus riches donc les mieux conseillés savent très bien manipuler) mais sur la monnaie elle-même. La TAC qui impose une contribution à tous, y compris tout(es les activités illégales sans douleur et en toute justice, avec en prime une simplification bureaucratique absolue ! Chaque euro qui bouge d’un compte sur un autre paye une part quasiment invisible.
Faite cela vous sauver la Grèce, l’Euro et l’Europe ! Je n’ai rien trouvé dans les textes actuels qui l’interdisent, je n’ai rien trouvé même dans l’application technique et informatique qui coute quoi que ce soit. Appliquer la TAC dans les programmes actuels de facturation ne nécessite aucun changement. Appliquer la TEB ne modifie que très peu les programmes informatique des banques.
Reconstruire la monnaie, démocratique et sociale mais c’est encore un autre chantier mettant en jeu le revenu minimum social, un étalon monétaire fondé sur la seule valeur universelle le temps, des règles collectives et une autorégulation limitant toute action d’un groupe social aussi compétent soit-il, à part celle de l’ensemble des utilisateurs.
Reconstruire le travail lui-même donnant le droit à la paresse comme le droit à la richesse sans que’ l’un ai l’impression de payer pour l’autre, avec un minimum social.
Reconstruire la démocratie avec une séparation en cinq pouvoirs, une dissociation des circuits de propositions et des circuits de décision, des discours politiques contractuels, des votes multi-personnels, où être élu est plus un sacerdoce qu’une rente ! Etc.…
Qu’il est dommage que nul n’entende la réponse tant qu’il ne s’est pas vraiment posé la question !
Page écrite le 9 juillet 2012