La politique, un long fleuve tranquille

La politique, un long fleuve tranquille

Jeudi 22 août 2024, par Pascal Geiger

La trêve olympique terminée, la vie politique reprend son cours as usual.

Journalistes, hommes et femmes politiques nous avaient prédit un désastre sécuritaire, une humiliation sportive, une faillite des transports en commun, une Seine imbaignable, une prolifération de grèves, une invasion de punaises de lit, une défaillance des services publics, une désaffection touristique, …

Bref, beaucoup pariaient sur un échec annoncé et claironnait urbi et orbi que le choix de Paris pour organiser les jeux olympiques était une erreur qui plomberait, à jamais, l’image de la France à l’étranger et diviserait irrémédiablement les Français au risque de déstabiliser davantage l’unité de la Nation.

Et, comme tout cela ne suffisait pas, sur un improbable coup de dé présidentiel, l’Assemblée nationale fut dissoute entrainant la démission du gouvernement et le début d’interminables querelles politiques dignes des cours de récréation des classes primaires.

Et puis, les jeux olympiques ont eu lieu.

Aucune des prédictions ne s’est révélée. Même les punaises de lits ont déserté les hôtels.

Les journalistes anglosaxons, entre autres, ont salué l’organisation des jeux, la qualité des services publics, la régularité et la ponctualité des transports, la gentillesse et l’amabilité des Français, la beauté des villes accueillant les épreuves, l’engouement des supporters français pour l’ensemble des épreuves, …

C’est indéniable, ces jeux ont montré la capacité des Français à se rassembler et faire montre d’un esprit de concorde, encouragés par les exploits des sportifs nationaux soucieux de porter haut les couleurs de la France.

Mais, ils ont surtout souligné, en négatif, combien la classe politique française n’était pas à la hauteur des attentes des citoyens.

Préférant la discorde à la concorde, œuvrant pour leurs intérêts politiques particuliers au détriment de l’intérêt collectif de la nation, la trêve olympique terminée, ces hommes et femmes politiques vont à n’en pas douter s’arcbouter sur ce qui les divise plutôt que de consolider ce qui les rapproche. La réussite collective ne peut, pour eux, que souligner leur échec personnel.

Le politique est à l’opposé du sportif. Le succès ne se partage pas.

Et la France se désespère de l’impéritie de ceux et celles qui prétendent les représenter.